Coordonat de Ciprian IFTIMOAEI
Volum XIII, Nr. 1(47), Serie nouă, decembrie 2024 – februarie 2025
Pourquoi et comment présenter „une France moderne” à Bucarest en 1989?[1]
[Why and how to present “a modern France” in Bucharest in 1989?]
Cristian PREDA
Abstract: The article analyzes the action of French cultural diplomacy in Romania in the second part of the 1980s and the reaction of the Romanian Ministry of Foreign Affairs to Quai d’Orsay’s attempt to circumvent totalitarian censorship. The study is based on the research of the diplomatic archives from Nantes, the documents prepared by the Romanian embassy in Paris and the files compiled by the Securitate that followed the French ambassadors in Bucharest and their collaborators in the political and cultural field.
Keywords: cultural diplomacy, diplomatic archives, Securitate, francophonie, despotisms
Introduction
Le 6 février 1987, l’ambassadeur de France à Bucarest, Michel Rougagnou, informait le Quai d’Orsay que les vitrines du siège local de la compagnie Aeroflot et de l’agence soviétique de tourisme Inturist avaient affiché le discours de Michael Gorbatchev au plus récent plenum du comité central du PCUS, en permettant ainsi au public roumain de connaître les „idées réformatrices” du leader du Kremlin. Dorénavant, disait le diplomate dans son télégramme, les Soviétiques feront ce qu’avaient fait auparavant les radios Europe Libre ou Voice of America, c’est à dire expliquer aux Roumains comment peut-on changer le communisme. Le diplomate ajoutait que les lecteurs des vitrines soviétiques étaient nombreux et que cela témoignait de „l’exaspération face à la conduite paranoïaque de leur président”[2].
La paranoïa n’était pas la seule maladie attribuée à tort ou à raison au dictateur roumain. Différentes formes de cancer, une rupture d’anévrisme ou bien une grave affection urologique étaient mentionnées dans les rapports diplomatiques ou bien militaires qui discutaient d’un possible, mais improbable, remplacement de Ceausescu[3]. Dans la deuxième partie des années ’80, les diplomates français en poste à Bucarest se posaient beaucoup de questions sur le sort de ce régime communiste et sur la manière de se rapporter à lui. Comme les relations politiques et commerciales entre les deux pays étaient en crise, le seul terrain de coopération, considéraient-ils, restait la francophonie. Celle-ci va acquérir ainsi aux yeux du Quai d’Orsay une dimension politique, ce qui va compliquer d’une manière inédite les relations franco-roumaines. Nous avons étudié, dans les archives diplomatiques de Nantes et dans les archives du MAE roumain et de la Securitate[4], les parcours sinueux de cette confrontation de la diplomatie française avec un régime totalitaire, pour mieux comprendre la période qui précède la chute de Ceausescu.
Un despotisme obscurantiste
Les diplomates envoyés par la France en Roumanie communiste étaient bien conscients qu’ils travaillent dans un régime politique très différent du leur. Mais jusqu’au milieu des années ’80, ils n’appelaient pas ce régime une dictature, même s’ils subissaient les effets typiques d’une telle organisation totalitaire y compris dans le domaine de la coopération culturelle. Par exemple, au printemps 1979, une communication au Quai d’Orsay signée par l’ambassadeur Pierre Cerles, en poste à Bucarest de 1977 en 1980, évoquait „la stricte auto-censure” pratiquée par la Bibliothèque Française (BF) à cause du contrôle de ses programmes par le Conseil pour la Culture et l’Éducation Socialiste[5]. Deux ans plus tard, la commission mixte qui analyse la mise en œuvre du programme d’échanges franco-roumains mentionne qu’en 1980 „la vigilance idéologique” des autorités communistes a limité sévèrement la circulation des personnes et que seulement 20% des objectifs établis ont été atteints[6]. Les jugements politiques sont restés longtemps indulgents. Quand il termine sa mission à Bucarest, l’ambassadeur Marcel Beaux, le successeur de Cerles, parle de „l’intégration de la Roumanie dans le monde communiste”, du non-respect des droits de l’homme, de l’impossibilité d’organiser une quelconque opposition, de la personnification du pouvoir, mais il refuse la comparaison de Ceausescu à Nero, que certains analystes avaient suggéré, et affirme même que les Occidentaux sont trop sévères dans leurs critiques, puisqu’ils ont développé une sorte de „sentiment <raciste> anti-roumain”[7]. Cette réticence n’est pas, très probablement, sans lien avec une certaine pression venue des milieux communistes français, qui ont encouragé la collaboration avec un régime qui incarnait leur rêve politique. L’ambassade de Bucarest en ressent parfois directement cette pression. Par exemple, un sociologue du nom Michel Dion, chargé de recherche au CNRS dans un groupe travaillant sur les religions, fait un voyage à Bucarest en juillet 1981 et, de retour à Paris, écrit une lettre au ministre des Affaires Étrangères, avec copie à Maxime Gremetz, secrétaire du Comité Central du PCF, pour protester que la Bibliothèque Française de la rue Dacia n’était pas abonnée à L’Humanité et qu’il n’avait pas pu lire, durant son séjour, que Revolution, „hebdomadaire non officiel du PCF”[8].
Avec Michel Rougagnou, arrivé dans la Capitale roumaine en mai 1983, le ton change. Un télégramme de 1986 met les points sur les i : dans un télégramme, l’ambassadeur de France décrit le „despotisme obscurantiste du régime”, qui est ressenti par des larges couches de la population[9]. Au Quai d’Orsay on considère maintenant que ce régime est „idéologiquement rigide”[10]. Dans son rapport de fin de mission, Rougagnou dresse le tableau d’une société „fortement encadrée” par l’absence de liberté et par l’ubiquité d’un leader attaché au stalinisme et à ses principes – „contrôle minutieux des rouages du parti et priorité donnée à l’organisation par rapport à l’idéologie, primat de la planification et de la centralisation, fascination de l’industrie lourde, pour ne pas parler du culte de la personnalité”. Il explique que Ceausescu avait gagné une notoriété internationale plus importante que celle d’autres leaders communistes, mais qu’il a été contraint de „rentrer dans le rang”. Dans ce contexte, les relations politiques avec la France se sont détériorées et, par voie de conséquence, les relations économiques en souffraient à leur tour, car „l’attribution d’un marché ou d’un contrat à un pays étranger relève en effet souvent de la volonté politique”. Enfin, disait cet ambassadeur de France, après quatre ans de présence à Bucarest, l’administration roumaine était méfiante et sectaire, ce qui l’avait obligé d’imaginer comment ne pas déranger les autorités, et non pas comment coopérer avec elles[11].
Son successeur – Jean-Marie Le Breton – débarque dans la Capitale de la Roumanie quelques mois avant les révoltes ouvrières de Braşov. C’est un moment crucial. Car à partir de novembre 1987, pour la diplomatie française, la crise du régime de Ceausescu est une certitude. Le Breton voit en ce régime „une dictature communiste classique”, avec un trait spécifique, car „le cercle dirigeant y est beaucoup plus restreint, limité pour une part à la seule famille du Président”. L’ambassadeur découvre également la „sclérose d’un pouvoir qui confond l’adulation et l’adhésion et qui, bardé de certitudes, s’efforce, au prix de souffrances incroyables de la population, de mettre sur pied un modèle de socialisme abandonné désormais par les autres membres de la Communauté socialiste”. Nous sommes à l’époque de Gorbatchev et le leader roumain choisit un „isolement à la fois politique, idéologique et économique”. En plus, il affiche „avec arrogance des positions manifestement contraires aux droits de l’homme et aux intérêts de la population”[12]. Le droit à l’information est bafoué, entre autres en limitant les programmes de télévision à 2-3 heures par jour, dont la plupart consacrées au culte de la personnalité[13]. La liberté de circulation des personnes est elle-aussi très restreinte : par exemple, les listes d’invités de l’ambassade sont épluchées par le Comité Central et par la Securitate, ce qui a comme effet que, par exemple, l’évêque catholique ne reçoit pas le feu vert pour un déjeuner avec l’ambassadeur de France, tandis que les personnes qui ont finalement l’accord des autorités pour venir manger à la maison de France sont obligées de rédiger des rapports sur ce qui s’est passé[14]. L’absurde était accompagné par une propagande qui parfois boitait. Un jour d’été 1989, le chargé d’affaires J.-M. Dumond remarque une manipulation photographique : une image avec Ceausescu publiée par România literară montre deux personnes près de lui qui bavardent sans accorder grande importance au discours ; le même cadre, publié par Scânteia, est modifié pour que l’un des deux regarde attentivement le dictateur ; une troisième gazette – România liberă – publie la photo mais sans le „bavard irrespectueux”[15].
Comment travailler avec un tel régime ?
La réponse n’était pas du tout simple. Paris choisit l’isolement. Il n’y avait pas unanimité à ce sujet. Par exemple, dans le rapport qu’il rédige à la fin de son mandat en terre roumaine, Michel Rougagnou marquait son désaccord avec cette stratégie, en expliquant que „l’espèce de politique de quarantaine que nous avons souvent appliquée non seulement n’a modifié en rien les fondements du régime, mais a rendu la progression très difficile dans les domaines qui nous intéressent”, pour ajouter que les Allemands et les Américains ont maintenu le dialogue avec Ceausescu et ont pu obtenir ainsi „sur des sujets sensibles (cas humanitaires, contrats commerciaux), des avantages qu’il est vain d’exiger sans atouts dans notre manche”[16]. Conscient que le dictateur roumain aurait été très content de pouvoir présenter son régime comme fréquentable, notamment pour une grande puissance comme la France[17], Le Breton tient une ligne stricte. Dans ses mémoires, il va écrire qu’à la fin des années ’80 „nous n’avions nulle intention de faire sortir Ceausescu du ghetto où il s’enfermait”[18]. En effet, si une visite de Mitterrand qui aurait dû se faire en 1986[19], quand son prédécesseur Rougagnou était encore en poste, avait été reportée, pour Jean-Marie Le Breton l’idée d’un contact bilatéral au plus haut niveau – Président ou premier ministre – était exclue : un régime odieux, qui cultive l’obsession du remboursement de la dette en appauvrissant le peuple, ne doit bénéficier d’aucun appui. L’ambassadeur croyait tout de même que le ministre français des Affaires étrangères aurait pu faire une visite à Bucarest, pour maintenir le contact bilatéral[20].
Mais ni Jean-Bernard Raimond, ministre de 1986 en 1988, ni Roland Dumas, qui va lui succéder au Quai d’Orsay et rester en poste jusqu’en 1993, ne feront de déplacement à Bucarest avant la chute du dictateur. Raimond, ambassadeur à Moscou avant de prendre le portefeuille des Affaires étrangères, avait parfaitement compris que l’ambition de Gorbatchev n’était pas d’améliorer le système existant, mais de le détruire[21], et donc il pouvait mesurer facilement l’opposition de Ceausescu à tout changement. Roland Dumas était tout aussi convaincu que si le dialogue entre les deux blocs était le seul moyen pour diminuer la tension et améliorer la sécurité de la France[22], mettre les pieds en Roumanie n’avait aucun sens à cette époque. „Je n’avais pas donné suite aux invitations officielles multiples qui m’étaient adressées, considérant que cela eut été doublement inutile”, écrivait-il dans ses mémoires, „[car] je n’avais rien à attendre de la dictature et le régime était si opaque que les dissidents eux-mêmes ne souhaitaient pas nous voir nous rendre dans leur pays. Nous ne pûmes pas faire grand-chose contre les démolitions des maisons des paysans, la tyrannie politique, l’absurdité de ce régime”[23].
Dumas suit une stratégie décidée, en début de son deuxième septennat, par François Mitterrand[24]. En octobre 1988, le président français annonce ses collaborateurs qu’il va visiter la Pologne, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, la RDA et la Hongrie. Les notes qui se trouvent dans ses archives privées indiquent clairement, avec la formule d’un chercheur qui les a consultées, que „seule la Roumanie est exclue de ce programme du fait du régime de Ceausescu, jugé < infréquentable >”[25]. On a pu voir plus tard dans les rencontres avec Todor Živkov, avec le général Jaruzelski ou avec Erich Honecker des „baisers de la mort”, car les trois dirigeants communistes ont été remplacés quelques mois plus tard[26]. Ce qui est sûr, c’est que la voix la plus influente du socialisme européen a voulu marquer clairement la frontière entre un dictateur inflexible et le réformisme : le symbolisme fort du bicentenaire de la révolution de 1789 l’a déterminé d’associer son nom à l’émancipation des pays communistes[27].
Les contacts politiques franco-roumains de haut niveau sont inexistants après le printemps 1987, quand l’ex-ministre roumain des Affaires Étrangères – Ștefan Andrei – est reçu à Paris par le président du Senat le 1 avril et, huit jours plus tard, par le président de la République : porteur d’un message écrit de Ceausescu, il avait espéré „conforter les relations franco-roumaines”[28]. Il n’en est rien. Le niveau des rencontres diplomatiques bilatéraux est beaucoup plus bas que celui désiré par Bucarest, qui rêvait toujours d’avoir Mitterrand et son ministre des Affaires étrangères en terre roumaine. Le blocage vient de Paris, croient les diplomates roumains, qui considérait déjà en 1985 le report répété d’une visite comme une „action hostile”[29], et parlait trois ans plus tard d’une „stagnation des relations diplomatiques, générée par le positionnement non-constructif de la partie française”[30].
Ce n’est pas le chef de l’État roumain, mais Aurel Duma, un secrétaire d’État au MAE, qui est invité à Paris en novembre 1987 : reçu par son homologue français, Didier Bariani, il doit répondre à l’inquiétude suscitée en France par les révoltes de Brașov et il ne trouve rien d’autre à dire que de répéter la propagande qui diminuait le poids de la protestation, en affirmant „qu’il s’était agi là d’un cas isolé, d’un simple conflit de travail” ; Bariani constate que son interlocuteur ne voulait aucunement discuter avec franchise, et qu’il était „en retrait” sur des questions qu’ils avaient discuté une année plus tôt, notamment en matière des droits de l’homme, et voit en cela un „signe supplémentaire de la tendance de ce pays à se refermer sur lui-même”[31]. Le responsable le plus élevé en rang qui arrive à Bucarest durant cette période, ce sera Jacques Blot, qui était à la tête de la direction Europe au Quai d’Orsay[32]. Sa visite lui permet de rencontrer non seulement des diplomates du MAE roumain, mais aussi un ex-premier ministre, Ion Gheorghe Maurer : les deux tombent d’accord que Ceausescu et Gorbatchev ne sont pas sur la même longueur d’ondes et que demander au peuple roumain de mieux travailler, comme le faisait Ceausescu, c’était chose absurde, car „les gens qui n’ont pas de quoi manger, se chauffer ou s’éclairer” ne feront jamais mieux, mais pire ce qu’on leur demande de faire[33].
Le blocage des rapports politiques et diplomatiques franco-roumains ne laissait pas de doute. Mais est-ce qu’il y avait, tout de même, un terrain sur lequel la coopération aurait pu se dérouler ?
Un exceptionnel bastion de la francophonie en Europe centrale
Interrogé par Paris sur ce que la France pouvait faire à Bucarest, Jean-Marie Le Breton répond qu’il existe „un domaine non contentieux” et que ce domaine, c’est la francophonie. L’ambassadeur souligne l’importance du fait francophone en Roumanie et l’explique tout d’abord par l’histoire. La France, dit-il, a joué un rôle déterminant dans „l’unité, l’indépendance et l’achèvement de l’État roumain” et les Roumains ne veulent pas voir l’ordre établi par les traités de Versailles et Trianon mis en cause, comme le veulent d’autres pays de la région „sans oser le dire encore”. Bien utilisée, la francophonie aurait pu relancer quelques domaines, comme la santé et le tourisme, affirmait cet ambassadeur une année après son arrivée en Roumanie[34]. Son prédécesseur, Michel Rougagnou, considérait lui-aussi que le capital de sympathie dont bénéficiait la France aurait pu compenser la détérioration des relations bilatérales et voyait dans les affaires culturelles le domaine de coopération le plus prometteur. La connaissance de la langue française – „sans égale dans aucun autre pays de l’Est” – poussait les Roumains qui étaient autorisés à émigrer de choisir la France, et non pas un autre pays, comme l’avaient fait également des intellectuels et artistes dans l’entre-deux-guerres[35].
Certes, la francophonie des Roumains n’est pas découverte par la diplomatie française à la fin des années ’80. Elle est toujours mentionnée dans les dossiers consacrés à ce pays et utilisés par les employés du Quai d’Orsay. Par exemple, durant sa mission à Bucarest, Pierre Cerles est bien conscient du fait que la France représentait encore „un pôle de référence” pour les Roumains, entre autres puisqu’une partie de l’élite bourgeoise qui avait été formée en France et qui n’a pas évadé du camp communiste, avait été récupérée, au moins partiellement, par le régime instauré après la deuxième guerre mondiale[36]. Dans une note interne de l’ambassade de Bucarest, rédigée en 1976, on peut lire cette expression très précise et très éloquente, d’autant plus qu’elle assume également une approche comparative : la Roumanie est „un exceptionnel bastion de la francophonie en Europe centrale”[37]. Une nuance s’impose ici : avant le milieu des années ’80, la francophonie était, aux yeux diplomatiques français qui regardaient la Roumanie, essentiellement un fait culturel, et non pas politique. Et elle était cultivée par les diplomates arrivés à Bucarest parce qu’ils voyaient déjà s’agrandir la menace de l’anglais, notamment dans „les secteurs scientifiques et techniques”, comme disait une note qui se retrouve dans les archives diplomatiques et qui recommandait des actions de soutien pédagogique dans les établissements roumains qui formaient de tels cadres[38].
À l’époque, l’enseignement du français est encore massif. Il va en rester jusqu’à la chute du communisme. Une statistique réalisée le 1 octobre 1988 par l’ambassade de France à Bucarest, sur la demande du Haut Conseil pour la Francophonie (HCF), relevait des chiffres très encourageants : presque 6,2 millions d’élèves et étudiants roumains apprenaient le français, guidés par 216.700 enseignants. La plupart avaient été identifiés dans l’enseignement primaire : 5 millions d’élèves et 215.000 enseignants[39]. Un conseiller culturel en poste en Roumanie constatait que dans beaucoup de milieux, la langue française était „très bien, voire parfaitement connue”, mais il s’inquiétait à son tour en voyant l’ascension de l’anglais, favorisé aussi, disait-il, par la politique de radiodiffusion des postes comme Voix de l’Amérique ou Radio Europe Libre[40]. La place du français dans l’espace public roumain était limitée également par la politique audiovisuelle du régime de Ceausescu : quand vous avez à la télé un programme réduit à 2-3 heures par jour, il y a très peu de place qui peut être dégagée pour les programmes en langues étrangères, notait le rédacteur du questionnaire sollicité par le HCF[41].
Mais est-ce que les Roumains reconnaissaient cette francophonie comme un territoire politique et se voyaient-ils comme ses acteurs ? Pour ce qui est des autorités, la réponse est, sans aucun doute, négative. La francophonie n’est jamais une référence identitaire pour les diplomates roumains, et même la latinité, si elle apparaît, c’est toujours dans un contexte culturel[42]. La cause la plus profonde de ce rejet et de cette précarité identitaire, c’est le nationalisme promu par Ceausescu, qui est vu par les Français comme l’obstacle principal devant la volonté de coopérer. „L’émergence d’une politique nationaliste conjuguée avec l’encadrement du système, rendait difficiles les échanges”, observait l’ambassadeur Rougagnou en 1987[43]. Le caractère nationaliste du communisme roumain des années ’80 s’exprime dans toutes les circonstances, y compris dans le dialogue diplomatique. Les Français l’accepte formellement. Par exemple, quand ils négocient l’accord de coopération signé avec Bucarest deux ans avant la chute du Mur de Berlin, ils sont d’accord avec une mention demandée avec beaucoup d’insistance par la partie roumaine, obsédée par l’idée que le gouvernement de chaque pays doit s’assurer que les manuels et encyclopédies de géographie et d’histoire présentent la France et la Roumanie „de la manière la plus objective possible”[44]. Mais ce nationalisme signifie également une „politique d’autarcie culturelle” et un contrôle vigilant des relations de l’ambassade de France avec les enseignants et les étudiants par les autorités roumaines, ce qui explique, comme remarquait un conseiller culturel de cette ambassade, que „la Roumanie est sans doute parmi les pays de l’Est (y compris l’Albanie) l’un de ceux qui bénéficient le moins de notre coopération”[45].
Certes, il existe quelques domaines de coopération qui sont mis en place, mais dans les années ’80 la tendance est à la baisse. Par exemple, les deux pays ont signé des accords pour l’apprentissage de leurs langues, à l’aide des lecteurs français et, respectivement roumains : en 1987 ils ne sont que sept postes de chaque côté[46], une diminution par rapport à l’accord précédent qui avait prévu onze lecteurs roumains en France et dix lecteurs français en Roumanie[47]. Les autorités communistes étaient très suspicieuses et regardaient les lecteurs arrivés en terre roumaine comme des „foyers de contestation ou plus simplement, du point de vue de la police, de désinformation”, raison pour laquelle ils ont demandé la diminution de ces postes[48]. Le MAE roumain ne reconnaissait pas la peur de coopérer. Chaque fois que la partie française suggérait le manque d’intérêt de son partenaire, ou l’annulation à la dernière minute du départ des invités roumains en France, faute de délivrance de passeports, ou l’expulsion des lecteurs français ou tout simplement l’accès difficile des lecteurs de la BF[49], les diplomates roumains argumentaient le contraire, en choisissant des exemples isolés qui les avantageaient. En 1981 déjà, le directeur Romulus Neagu réagissait aux objections du Quai d’Orsay en affirmant que, par exemple, les stages effectués en France par les Roumains en 1979 et 1980 avaient été plus nombreux que les stages des boursiers français arrivés chez nous (68 contre 57). L’officiel ajoutait à tout cela un brin d’arrogance, en expliquant que la Roumanie offrait beaucoup d’opportunités en termes d’éducation et qu’elle accueillait à ce moment-là 22.000 étudiants étrangers, dont 10.000 Arabes, ce groupe étant dominés par les Palestiniens – 6000 au total – et que parmi les 22.000, il n’y avait que quatre ou cinq Français[50]. S’il y a problème, la faute est ailleurs, pas dans le paradis communiste.
Vers la fin de la dictature, la coopération diminue encore plus. En 1987, quand la commission mixte se réunit de nouveau, avec un délai de plusieurs mois, elle constate que seules 15% des quotas de bourses établies en 1983 ont été réalisées. Sur proposition de la partie roumaine, elles sont réduites de moitié. La délégation du MAE roumain justifiait la situation en donnant l’exemple d’une contrainte née de l’austérité financière : par exemple, Bucarest explique qu’i n’y aura plus de troupe de théâtre qui dépasserait 10 acteurs, car cela aurait été trop cher. La partie française remarquait la contradiction entre la volonté des Roumains de diminuer les quotas et le discours demandant un plus de coopération. Les représentants du Quai d’Orsay étaient aussi conscients que la négociation des projets communs, fort demandés par le MAE de Bucarest sera „malaisée et longue, tant parce que les suggestions roumaines portent souvent sur des sujets sensibles que parce que la coopération directe entre équipes de chercheurs roumains et étrangers est peu compatible avec la structure roumaine du contrôle administratif (pour ne pas parler du contrôle politique)”[51].
Il existe des constantes dans la position roumaine. C’est le cas de l’application d’une procédure dite „d’à valoir”, qui est entrée en vigueur en 1973 et suivant laquelle 20% du montant annuel des ventes de livres français en Roumanie ont été utilisés, année après année, pour des dons de livres. Cet à valoir était de l’ordre de 160-180.000 francs par an[52]. Mais les efforts faits par la France étaient beaucoup plus importants. Par exemple, la BF de la rue Dacia offrait 30.000 volumes, une quarantaine de périodiques, une salle de cinéma avec 240 places, permettant des projections de films et la tenue de conférences, une téléthèque et deux centres de documentation très fréquentés. L’accès à ces moyens n’était pas vraiment libre. Tout au contraire, il était attentivement surveillé. Par exemple, pour empêcher l’expansion du nombre de lecteurs, la Bibliothèque n’avait plus reçu en 1987 l’accord de demander „des droits de cotisation modestes”[53]. Tout au contraire, les institutions roumaines faisaient tout pour décourager l’inscription. Une statistique de 1989 montre que les élèves (64 au total), les étudiants (102), les professeurs de français (248) et les universitaires (46) représentaient 52,51% du total des personnes inscrites, un pourcentage plus bas que celui enregistré en 1987, quand ces quatre catégories réunissaient 71% du total. L’auteur de la statistique indiquait aussi la cause de cette diminution : „les enseignants sont contrôlés par leur rectorat et n’obtiennent pas l’autorisation de s’inscrire à la Bibliothèque française”[54].
La surveillance des entrées n’explique pas tout. L’intérêt des lecteurs pour les différentes catégories de publications n’était pas également distribué. Les statistiques conservées nous aident à comprendre ce qui suscitait vraiment l’intérêt. L’une de ces statistiques concerne les volumes de sciences sociales demandés par les lecteurs : durant les trois premiers mois de 1987, cette catégorie a intéressé seulement 1,9% des lecteurs de la Bibliothèque, les livres le plus populaires étant les romans (55,7%) et les bandes dessinées (7,2%)[55]. L’autre statistique vise les revues et magazines. À l’époque, la BF payait 41 abonnements pour ce type de publications[56]. Parmi elles, les sources d’information politique étaient rares, sans manquer complètement. Par exemple, les revues Commentaire, Débat et Esprit arrivaient à Bucarest avant 1989. On les retrouve dans les listes composées régulièrement par les employées de la Bibliothèque. Mais les lecteurs qui s’y intéressaient n’étaient pas trop nombreux : par exemple, en novembre 1987, seuls sept personnes avaient demandé l’exemplaire d’Esprit sorti en novembre et deux – celui de décembre ; pour Débat, il y avait à la même époque, onze et, respectivement, six personnes intéressées, tandis qu’aucun lecteur n’avait demandé les livraisons de Commentaire ou de Politique étrangère[57]. En 1989, la situation n’avait pas changé et le public cherchait toujours autre chose que l’analyse politique : durant les trois premiers mois de ladite année, le mensuel Connaissance des Arts fut entre les mains de 112 lecteurs, le quotidien sportif l’Équipe avait été sollicité par 167 roumains, Elle avait attiré 1128 personnes, tandis que Commentaire a suscité la curiosité d’une seule[58].
La conviction des diplomates français envoyés à Bucarest sous le régime de Ceausescu a été que les idées auxquelles la France ouvrait l’accès aux Roumains peuvent changer le monde. Un conseiller culturel écrivait déjà cela en 1976 : „les restrictions apportées aux contacts humains, à la circulation des personnes, a l’expression des idées, qui marquent l’attitude roumaine à l’égard des milieux intellectuels universitaires et scientifiques ne seront sans doute éternelles. Il est cependant probable qu’elles dureront quelque temps. […] Ceci est une raison d’accroître nos efforts dans le domaine de diffusion de livres et périodiques. […] Les notions et les idées ainsi diffusées pénètrent en profondeur de façon durable. Il faut profiter de cette situation”[59].
Une décennie plus tard, cette diplomatie culturelle devient un outil politique, le principal, car le seul disponible. Mais la question plus difficile est alors : comment pouvait-on l’utiliser ?
Un pays sevré d’images et d’information
La situation est très compliquée : tout d’abord puisque les activités de diplomatie culturelle sont sous l’œil vigilant du régime. Le contrôle est exercé explicitement par le Conseil pour la Culture et l’Éducation Socialiste (CCES) et il est stricte : par exemple, le directeur de la BF avait l’obligation d’annoncer au moins un mois à l’avance tous les événements organisés et même les émissions de la TV5 qui étaient enregistrées et diffusées dans le hall de l’institution[60]. Les résumés des films présentées dans la salle de cinéma étaient également envoyés au directeur du CCES[61]. Depuis les années soixante-dix, la liste des livres achetés est soumise à l’accord du même organisme de contrôle, sans quoi le public de la Bibliothèque ne pouvait pas les lire[62].
D’autre part, le budget envoyé de Paris à Bucarest a été fluctuant : si en 1981, le service culturel disposait d’un financement de 1,1 mil. FF, quatre ans plus tard, il n’a à sa disposition que 300 mille FF, car le Quai d’Orsay avait constaté le peu d’intérêt accordé par Bucarest aux actions convenues avec Paris et avait décidé une diminution. En 1987, le secrétaire d’État Bariani est informé par ses collaborateurs que les échanges avaient baissé „à un niveau très décevant”[63]. En 1989, le budget remonte, sans atteindre le niveau de 1981 : il s’élève maintenant à 935 mille FF, après avoir connu, dans l’année précédente, une augmentation jusqu’à 850 mille FF[64].
Il faut tenir compte, d’autre part, du fait que dans la deuxième moitié des années ’80, la France est obligée de renoncer à la situation favorable qu’avait créée la Guerre Froide : il s’agit de cette sorte de bipolarisation qui la poussait à dénoncer le camp communiste[65]. L’ordre bipolaire n’est plus sa référence principale, car la France s’inscrit dans le courant occidental qui veut aider les ex-ennemis à s’en sortir de leurs dictatures. Avec la Roumanie, la situation était un peu différente, car Ceausescu avait utilisé son indépendance par rapport aux Soviétiques pour bien profiter de l’aide occidentale[66], mais en 1989 le pays était devenu le plus têtu quand il s’agissait de reformes.
En plus, il y avait quelque chose d’absurde dans la société roumaine. Quelque chose que les diplomates français ne peuvent pas ignorer. Le mépris pour les droits de l’homme est exposé au grand jour. Un petit aspect de la vie à Bucarest le relève parfaitement. Les habitants de la Capitale ne pouvait pas bouger sur la longue Calea Victoriei tant que le dictateur la traversait en voiture. Les forces de la milice populaire et de la Securitate étaient toujours là pour s’assurer que personne ne bouge. Mais Ceausescu n’est pas seul, et les officiers donnaient aussi l’honneur à quelqu’un d’autre. L’ambassadeur Le Breton se rappelait la scène éblouissante : „Ceausescu s’asseyait généralement sur le siège avant, à côté du chauffeur. Son chien se tenait le plus souvent sur le siège arrière. On l’apercevait dressé fièrement sur son séant. Comme il ne restait pas avec Ceausescu dans son bureau, le même cortège, sirènes bloquées, circulation arrêtée, remontait vers le domicile des Ceausescu. Désormais le chien était seul hôte de marque dans la voiture, que les policiers saluaient imperturbablement. J’ai assisté à la scène à plusieurs reprises”[67]. Le respect pour la dignité des hommes passait derrière le salut pour le chien du Conducator.
Les Roumains étaient démunis face à cette dictature, qui avait transformé leur pays dans une société fermée. Mais leur soif d’information était grande. Parfois, cela a eu un impact sur les moyens utilisés par la diplomatie culturelle. En observant que les abonnements n’arrivaient pas tous à la BF, le directeur de cet établissement, Willy Dubos, adresse une lettre à la sous-direction des établissements culturels du Quai d’Orsay pour proposer une solution : „la Bibliothèque est abonnée à 41 journaux et périodiques. Chaque semaine nous n’en recevons qu’une partie et ce, malgré des protestations régulières auprès de la poste roumaine, sans succès évidemment. Le pays tout entier est tellement sevré d’images et d’informations qu’un magazine représente un trésor que le postier a bien des peines à ne pas s’approprier”. Pour remédier la situation, Dubos demande que les abonnements soient envoyés par la valise diplomatique[68].
Il est intéressant de noter comment cette faim d’information et d’images a été nourrie. Prenons l’exemple des activités de la BF et des services culturels déroulées entre le 1er novembre 1988 et la fin mai 1989 : l’activité la plus animée, c’est le cinéma, avec 35.000 spectateurs, pour les 245 séances dans la salle qui aujourd’hui porte le nom d’Elvira Popescu ; il y a ensuite, avec un total de 10 mille personnes (ce qui veut dire 50 par jour) les programmes de TV5, suivies sur un écran tv installé dans le hall d’entrée ; à la troisième place, nous avons les 8200 spectateurs venus aux activités tenues à l’extérieur de l’ambassade – un spectacle de danse à l’Opéra, deux spectacles de jazz et un concert de musique française par Roman Didier à la salle Polyvalente ; la téléthèque, avec ses 113 séances, qui ont proposé des thématiques comme le festival de film de montagne et d’aventures, le panorama de théâtre filmé ou une série de portraits de personnalités, a réuni à son tour 4.851 spectateurs ; enfin, les cinq conférences sur Pasteur, Picasso ou autres sujets pareils ont réveillé l’intérêt de 600 personnes[69].
Les services culturels et l’ambassadeur ont voulu faire plus. Parfois, ils avaient le sentiment que le Quai d’Orsay ne discernait pas les conditions concrètes de la Roumanie[70]. Durant le mandat de Rougagnou, son conseiller culturel avait proposé certains changements dans la vision sur la coopération, comme de „renoncer à négocier sur une base de réciprocité absolue des actions : la chose est parfaitement absurde par exemple si l’on envisage le nombre de roumanophones en France et de francophones en Roumanie, et il vaudrait mieux que nos actions soient mesurées à notre intérêt qu’à ce que peut ou veut offrir le gouvernement roumain”[71]. Cette perspective encourageant l’asymétrie va être concrétisée aussi dans l’approche des traductions. En effet, si l’auteur de la note de 1984 proposait que 50 livres français soient traduits chaque année, l’objectif sera largement dépassé dans les années suivantes. En 1987 et 1988, 130 livres français ont été traduits en roumain, notamment par des maisons d’édition importantes comme Meridiane et Univers. Il était évident que la réciprocité n’aurait pas pu fonctionner dans ce cas, car trouver 130 livres roumains à traduire en France et des traducteurs pour faire cela, en deux ans, était – et reste encore – chose impossible. Le nombre de traducteurs jouait un rôle important. En Roumanie il y avait, à cette époque, 400 traducteurs professionnels et un millier de traducteurs occasionnels du français en roumain. La traduction se faisait donc beaucoup plus facilement qu’en France. Un obstacle sérieux était le paiement des droits d’auteurs, car les autorités de Bucarest rétribuaient en lei non convertibles et à un taux très bas[72].
Les contacts des diplomates avec les personnalités locales ont été plus que difficiles. La Securitate veillait attentivement et parfois il fallait utiliser des vernissages un peu bruyants, pour que les conversations entre les Français et leurs interlocuteurs roumains puissent avoir lieu sans être enregistrées[73]. L’ambassadeur Le Breton était conscient qu’inviter quelqu’un avec une carrière solide derrière lui pourrait attirer sa destitution : avoir un intellectuel à table, dosait Le Breton, „risquait d’attirer l’attention sur lui et produire sa chute”[74]. Former donc des vraies élites alternatives, c’était presque impossible. Une manière de les aider a été, cependant, de leur envoyer des livres, journaux ou revues. Ion Iliescu a été le bénéficiaire de ce système : un représentant de l’ambassade allait chaque mois chez celui qui se préparait pour succéder à Ceausescu et comme cela le diplomate s’assurait qu’il reçoive les abonnements-cadeau[75].
Il y a aussi des projets de l’ambassade qui ne réussissent pas. Le Breton a proposé, par exemple, de sortir à Bucarest une revue culturelle en français, avec diffusion dans les Balkans, pour faciliter ainsi la connaissance de la culture roumaine dans cette région[76]. Elle n’a jamais vu le jour. Impossible s’est avéré également le renforcement de la diffusion de la RFI, pour faire concurrence à Europe Libre, BBC et Voice of America[77]. Un autre projet qui ne marche pas, c’est la venue de Thierry de Montbrial à Bucarest, à l’invitation d’une association qui est en contact étroit avec l’ambassade, ADIRI, réunissant beaucoup de francophones[78] et dont l’un des membres, Adrian Năstase, était vu comme „une personnalité d’avenir”[79]. ADIRI est également partenaire dans un autre projet échoué, celui d’un colloque franco-roumain d’histoire. Les détails de ce dossier disent beaucoup sur la société roumaine des dernières années de la dictature. Initialement, la rencontre des historiens roumains et français aurait dû se tenir en mai 1988. Elle est reportée tout simplement parce que les Roumains ne donnent pas les titres de leurs communications. Premier interlocuteur de l’ambassade dans cette affaire, c’est le sociologue Ioan Drăgan, qui dirigeait à l’époque la section roumaine de l’UNESCO. Puis, Drăgan explique au conseiller culturel de l’ambassade de France que les Roumains auraient aimé avoir le colloque au moment du 70ème anniversaire de l’unité roumaine. Jacques Bariety, qui était professeur à la Sorbonne, directeur de l’Institut du Monde Contemporain et, à ce titre, le responsable français pour le colloque est très réticent après avoir entendu l’intention de politisation exprimée par Bucarest, en craignant que les historiens roumains auraient pu alimenter les tensions avec Budapest, et propose de reporter la rencontre au printemps 1989. Côté roumain, l’affaire est prise en main par ADIRI, qui accepte les dates proposées par Bariety, puis la liste des historiens roumains est transmise à l’ambassade de France, mais finalement la rencontre ne va pas se tenir, car les professeurs recommandés par Bariety „avaient exprimé leur réticence à se rendre à Bucarest dans la situation actuelle”[80]
Plus significatif encore, c’est l’essai d’installer un panneau électronique d’affichage à la Bibliothèque française de Bucarest. L’idée appartient à l’ambassadeur Le Breton. Pourquoi un tel panneau ? Le point de départ, c’était l’intention de trouver un moyen pour contourner une stratégie de la Securitate. Plus exactement, comme on peut le lire dans la justification envoyée au Quai d’Orsay par l’ambassadeur de France, on apprend que les intellectuels et les universitaires non seulement ne jouissent pas de „leur liberté d’expression [mais] sont de plus en plus dissuadés […] de prendre contact avec les ambassades occidentales, y compris la nôtre […] La politique des autorités roumaines va jusqu’à empêcher la distribution des programmes et des cartons d’invitation aux manifestations organisées par notre établissement”. Pour conserver un espace minimal de liberté, il fallait donc trouver un moyen adapté aux circonstances. Pour Le Breton, la solution aurait pu être l’installation d’un grand panneau devant la BF qui fournisse de l’information sur les films, les conférences, les expositions, les séances de télévision qu’elle organisait. L’endroit, disait l’ambassadeur, est parfait : le boulevard Dacia est au centre-ville, il y a tout près plusieurs ambassades, y compris des pays socialistes. De plus, l’accord signé en 1969 pour ouvrir l’établissement n’interdit une telle publicité, qui serait excellente dans l’année du bicentenaire. Enfin, „le panneau dont je souhaite l’aménagement”, disait Le Breton, „serait le seul à Bucarest. Sa nouveauté et son caractère moderne, avec l’installation de l’antenne permettant de capter TV5, qui a déjà produit un impact certain, contribueraient à conforter l’image de modernisme technologique que la Bibliothèque cherche à développer dans le contexte de régression économique permanente de ce pays”[81]. La somme demandée à Paris pour cette opération était de 120 mille FF et la date du lancement prévue fut fixée au 14 juillet. L’idée de présenter à Bucarest une „France moderne” n’était pas neuve : elle est formulée déjà en 1976, quand on avait peur que l’aspect „vieillot” du bâtiment de la BF et la forte présence d’un grand nombre de personnes âgées, qui venaient lire „les romans de GYP ou de Paul Bourget”, empêcheraient la diffusion de „l’image d’une France moderne et dynamique”[82]. Au printemps 1989, la demande du panneau est refusée par le Quai d’Orsay. Mais Le Breton ne décourage pas. En octobre, il revient et explique qu’un tel panneau électronique serait „un évènement en soi à Bucarest” et que „dans la partie de bras de fer” à laquelle il se livrait avec les autorités roumaines pour maintenir le capital intellectuel et moral de la France, il avait besoin „d’une telle installation”. Il regrettait certaines confusions créées au sujet de ce panneau et insistait sur le fait que sa demande visait „le grand public”, tout comme le faisait la vitrine de la compagnie Aeroflot, qui était à l’automne 1989 „assiégée par une foule avide qui tente de décrypter la Pravda”. Le Breton ajoute qu’un jour la Roumanie va changer et que la France devrait faire ce qu’il proposait. Mais il ne convainc pas ses interlocuteurs parisiens[83].
Plus réussie a été en 1989 une autre opération. Elle fut liée au bicentenaire. Le 15 février de cette année l’ambassade reçoit, de la part de la Sous-Direction du Livre et de l’Écrit, une lettre indiquant que le poste de Bucarest va recevoir, comme 26 autres ambassades de France, un paquet contenant un matériel d’exposition, des catalogues, des affiches avec la Déclaration des droits de l’homme et une série de 150 ouvrages consacrées à la Révolution française[84]. La Déclaration est distribuée dans les écoles et Le Breton est content qu’elle arrivait à une partie importante des dix mille professeurs de français, car „un grand nombre d’articles prennent dans ce pays un relief tout particulier”[85].
L’ex-conseiller politique Jean-Michel Dumond se rappelle qu’en décembre 1989, plusieurs jeunes sont venus à l’ambassade pour le remercier de ce geste de la France, car la Déclaration les avait inspirés dans leur bataille pour la liberté[86]. Se réalisait ainsi une prophétie faite une décennie plus tôt par le Quai d’Orsay, qui avait défini la diplomatie culturelle de la France comme outil de libéralisation : „l’action culturelle fournit aux peuples de l’Europe des éléments concrets permettant aux individus de préserver leur personnalité et de lutter contre l’effet déstructurant d’idéologies totalitaires. C’est donc non seulement le rayonnement de notre langue, de nos œuvres d’art, de nos œuvres littéraires et intellectuelles, de notre science que nous assurons, mais au-delà, celui de nos valeurs, comme la liberté d’expression, le pluralisme, la tolérance, l’indépendance d’esprit”[87].
En guise d’épilogue : le regard roumain porté sur cette „France moderne”
Comme les archives roumaines sont aussi ouvertes, il vaut la peine d’ajouter, en guise de conclusion, quelques remarques sur le regard porté entre 1985 et 1989 sur la diplomatie française, sur la francophonie et également sur leur propre pays par les diplomates du MAE de Bucarest et aussi par les officiers de la Securitate. En effet, l’activité du Quai d’Orsay, de l’ambassade de France et de la BF était attentivement suivie par les deux institutions. L’ambassadeur Le Breton, le conseiller politique Jean-Michel Dumond et sa prédécesseur Marie Murat, la conseillère culturelle Chantal Colleu-Dumond sont traités, dès leur arrivée à Bucarest, comme des espions. Ils reçoivent donc des surnoms : le premier est appelé „Bratu” déjà durant sa première mission à Bucarest comme conseiller (1971-1974) et garde le sobriquet entre 1987 et 1989, Murat devient „Mara”, Jean-Michel Dumond – „Daniel”, tandis que sa femme, la responsable des programmes culturels, est baptisée „Danielle”[88]. En fait, tout le personnel français de l’ambassade était traité de la même manière : le comptable, l’attaché commercial et le conseiller commercial, l’attaché militaire, le consul et le vice-consul, le directeur de la Bibliothèque, les lecteurs français etc. etc. sont tous „connus comme des cadres ou des agents d’informations”[89]. Pourquoi ? L’argument principal de la Securitate, c’est que les diplomates envoyés à Bucarest auraient voulu entrer en contact avec les Roumains uniquement pour leur voler des informations précieuses sur la Roumanie socialiste et „préparer des rapports auxquels ils déclarent ouvertement travailler toute la journée, pour y inclure toutes les opinions roumaines”, comme il est dit dans un „plan de mesures” qui concernait déjà la première mission de Jean-Marie Le Breton en Roumanie[90]. La doctrine est claire : la diplomatie est fondamentalement espionnage. Les moyens que la Securitate redoutait, c’étaient les réceptions et les déjeuners ou dîners organisés à l’ambassade de France, qui auraient dû permettre à J.M. Le Breton, comme à tous ses prédécesseurs de „récolter avec grand art les informations”[91]. Le geste le plus banal est lu dans cet optique : l’ambassadeur visite l’usine de Ghimbav pour voir le nouvel hélicoptère produit par les Roumaine et les Soviétiques, ou s’intéresse au moteur des Rolls Royce fabriqués à Turbomecanica avec les Allemands et les Japonais, en proposant de coopérer aussi avec des industriels français, et la Securitate déduit une seule chose : c’est de l’espionnage économique, et la fuite d’informations doit être bloquée, en particulier „en instruisant des spécialistes bien vérifiés par les services de la Securitate qui défendront les intérêts de la République Socialiste de Roumanie en fournissant [à l’ambassadeur] des fausses données”[92].
Plus surprenant encore, c’est la diplomatie culturelle qui est considérée comme la forme suprême d’espionnage. „Nous savons que l’activité d’un conseiller culturel et scientifique est utilisée pour couvrir les cadres d’espionnage de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure. Des données récentes attestent d’une manière incontestable que DUMOND COLLEU CHANTAL a le grade de major”, écrit l’officier qui justifie le déclenchement de la poursuite de la nouvelle conseillère par la Securitate, dès son arrivée à Bucarest[93]. Son mari est, à son tour, suspecté d’être „cadre d’espionnage”, car „il manifeste beaucoup d’intérêt pour collecter des informations sur notre pays, dans le domaine politique, militaire et social”[94]. La conclusion pratique est simple : il faut suivre ces gens de très près.
Entre 1987 et 1989, J.-M. Le Breton est le sujet des dénonciations écrites par 44 informateurs[95]. En 1971-1974 il y en avait moins : une bonne douzaine, tout de même, et qui venaient des horizons très différents : un peintre qui reçoit la commande d’un tableau, le mari de la masseuse qui venait régulièrement dans la maison des époux Le Breton, un mathématicien qui n’aimait pas l’attitude de la femme de l’ambassadeur et d’autres personnes qui racontaient les banalités les plus banales. La Securitate ne renonce pas à la mise en surveillance et à l’idée de lui placer des fausses informations car elle avait „l’intérêt de les faire tomber dans les mains de l’espionnage ennemi”, même si une note de la même institution indiquait clairement qu’il n’y avait „aucune information qui prouverait l’appartenance de [Jean-Marie Le Breton] à un service spécial ennemi”[96]. Treize ans plus tard, quand il est de retour en Roumanie, il est mis de nouveau sous surveillance comme un dangereux espion.
Sur les traces de Marie Murat il y a, au début de la poursuite décidée par la Securitate, neuf informateurs, auxquels s’ajoutent – une année plus tard – cinq, et puis trois autres encore, y compris la femme de ménage qui reçoît le même nom de code que celle qu’elle suit : la prose de la Securitate est donc source de comique involontaire, car les notes concernant „l’objective <MARA>” sont signées par l’informatrice „MARA”[97]. Remarquons en passant que la police politique roumaine féminisait tout ! Plus choquant encore, c’est le fait que Murat devient amie avec la professeure Angela Mureșan, qui lui apprend le roumain. La Securitate demandait à ses informateurs justement de cultiver de telles relations avec les diplomates pour que la confiance, une fois installée, leur permette de découvrir comment complotaient „les espions” contre la brave république socialiste. La relation avec la professeur devient tellement proche que Murat la recommande pour obtenir un visa touristique qui permet à Mureșan de visiter la France avec sa famille, lui prête ensuite des cartes et même les clés de sa maison parisienne, ce qui permet à la professeure recrutée comme informatrice, sous le nom „MUNTEANU”, de rédiger une note riche en détails sur l’intérieur du domicile qui l’accueille, y compris sur le contenu du frigo et surtout des tiroirs soumis à une investigation très poussée : elle en trouve seulement des photos prises en Roumanie lorsque Marie Murat avait fait elle-aussi du tourisme[98].
Les époux Dumond sont aussi dénoncés par leurs chauffeurs, le gardien de l’immeuble d’en face, leur ménagère et par un certain nombre d’autres informateurs – toutes les fonctionnaires roumaines de la BF, 7-8 membres du département de français de l’Université de Bucarest, qui ont fait „le pacte avec le diable”, id est la police politique communiste, ou quelques-unes des personnes invitées aux activités de la Bibliothèque. Qui n’arrivaient pas facilement à répondre aux aimables invitations envoyées par le directeur de la Bibliothèque ou bien par la conseillère culturelle. Comme le régime avait introduit l’obligation que tout Roumain invité par une ambassade ou par un institut culturel étranger demande l’accord de son institution pour y participer à un spectacle de danse, à la projection d’un film ou bien au vernissage d’une exposition, la décision d’aller ou de ne pas aller était prise non pas par la personne qui recevait une invitation, mais par le MAE et les officiers de la IIIème direction de la Securitate. Le tri était dur : par exemple, sur les 100 personnes invitées pour une conférence donnée à la BF par Yves Lorvellec le 13 octobre 1989, seules 28 reçoivent l’accord[99]. La police politique encadrait tout le public-cible de la BF et des services culturels de l’ambassade de France et comptait attentivement. Un exemple nous est offert par la réaction qu’a la Securitate en voyant la liste des 643 personnes auxquelles la BF adresse l’invitation de s’abonner à ses activités programmées pour 1989. Les officiers reçoivent une copie de cette liste et tirent la conclusion qu’il s’agissait de „491 personnes qui ne sont pas connues, 76 personnes qui ont des liens à l’extérieur de la Roumanie, 76 personnes qui ont déjà attiré l’attention des organes informatives-opératives et 19 qui sont encore sous le regard vigilant de organes départementaux de la Securitate”[100]. Rien de plus clair que cette liste avec les catégories créées par la police politique du régime.
C’est la peur qui explique l’assiduité de la police politique roumaine : elle voyait le danger partout, y compris dans les leçons de français offerts par la BF aux gamins de 6-10 ans, leçons regardées par les officiers de la Securitate comme „des occasions pour faire d’une manière cachée l’apologie du mode de vie français”[101]. Le seul effet des informations offertes sur le personnel diplomatique français par la multitude d’informateurs recrutés par la Securitate est, finalement, l’augmentation du nombre de personnes poursuivies par l’institution en charge avec la police politique : on met sous surveillance le professeur de français de Făgăraş qui écrit une lettre à Willy Dubos, le directeur de la BF pour le féliciter un l4 juillet, une lectrice de Botoşani et une autre de Hunedoara qui demandent une prolongation du prêt d’un livre, un professeur de Piatra Neamț qui demande à la BF du „matériel didactique” pour aménager un laboratoire d’apprentissage du français, un autre professeur de Curtea de Argeș qui espérait pouvoir montrer à ses élèves la revue Pif ou une jeune membre d’un cénacle littéraire de Cluj qui espérait pouvoir consulter un livre de Jean-Marie Monod[102].
Le despotisme du régime dont parlait déjà Rougagnou pesait lourdement sur les Roumains. Les documents de la Securitate nous montrent que Jean-Michel Dumond a anticipé en novembre 1989 la possibilité que la Roumanie connaisse „des évènements sanglants provoqués par les difficultés économiques et politiques”[103]. Ses visites auprès des cultes religieux, tout comme son intérêt pour le sort de Doina Cornea ou de Dumitru Mazilu font croire les fidèles du régime qu’il est très dangereux[104]. C’est le motif qui détermine la Securitate de le filer jusqu’à la chute de Ceausescu : on apprend ainsi que le 21 décembre 1989, Dumond se trouve de 14h50 à 16h50, dans l’enceinte de l’ambassade de l’URSS en Roumanie et que le soir il a assisté avec sa femme Chantal, au Bourgeois gentilhomme, joué au théâtre Nottara quelques heures avant le départ de Ceausescu et la chute de son régime[105].
Pour le MAE roumain, la détérioration des relations avec la France avait comme cause „les actions hostiles” des mass media et même des autorités françaises à l’égard de l’ambassade roumaine à Paris, et non pas, comme le soutenait la partie française, un certain monté par Bucarest : pour le prouver, il suffit de jeter un coup d’œil sur une statistique réalisée par le Conseil national pour la Science et la Technique roumain et adressée aux diplomates français, qui montrait que, sur les 40 actions prévues pour 1985 dans l’accord de coopération, 23 disposaient d’un plan de travail commun, pour 12 la partie roumaine avait fait des propositions, sans avoir de retour de la partie française, et pour 3 autres Bucarest s’engageait d’envoyer des propositions ; le même Conseil était prêt à reconnaitre que l’échange de spécialistes était perturbé par la décision des autorités roumaines de ne pas accorder le visa de sortie à leurs propres citoyens : sur les six voyages prévus et non-réalisés en 1984, trois portaient la mention „n’a pas reçu de visa roumain”[106].
D’autre part, les autorités communistes n’hésitent pas à faire des chicanes aux diplomates français : en 1985, en plein hiver, les bâtiments de l’ambassade de France, de la BF et de l’école française ne sont plus chauffés et doivent fermer pour quelques jours[107], puis le MAE n’accepte plus les plaques diplomatiques pour les voitures des lecteurs français et le Conseil pour l’Éducation et la Culture Socialiste s’oppose à la perception de la cotisation de 10 lei par an, qui était perçue par la BF depuis son installation en 1970[108]. Comment travailler alors entre amis francophones ?
A vrai dire, comme on l’a déjà noté, la partie roumaine n’a jamais considéré la francophonie le terrain d’action commune proposée par la France. Le MAE préférait de loin l’appartenance à la latinité : en effet, dans les documents de l’ambassade roumaine à Paris on ne trouve rien sur la francophonie, tandis que les liens à la tradition latine sont ici ou là présents. Ce qui crée d’ailleurs une situation très originale : le régime de Ceausescu développe en interne un nationalisme construit sur une victoire des Daces sur les Romains[109], tandis qu’à l’extérieur du pays l’identité latine reste encore importante. Mais, il faut le souligner, elle est assez fragile.
Quelques exemples tirés de l’activité des diplomates roumains sont convaincants. En effet, la RSR envoie une délégation au 7ème congrès de l’Union latine, qui a eu lieu à Paris en 1985, cinq ans après l’adhésion à cette organisation internationale : les conclusions de la réunion ont été très variées, allant de l’appui pour un lectorat de langue roumaine à Montevideo et les bourses pour des jeunes roumains intéressés par l’apprentissage du portugais à l’organisation d’un concours d’escrime pour les sportifs parlant des langues latines[110]. L’introduction d’une cotisation pour chaque membre de cette Union n’est pas très bien reçue par la partie roumaine, mais le MAE obtient la faveur de la payer en lei et s’en félicite[111]. Les diplomates roumains sont finalement très contents, car ils considéraient que les meilleurs outils pour améliorer la connaissance de la Roumanie en France étaient le poste radio et le centre culturel Latina de Paris[112]. Un cinéma du même nom leur est promis par l’Union latine pour accueillir un festival du film roumain en juin 1986[113]. Au VIIIème congrès de l’organisation, tenu en 1986, l’intérêt de Bucarest diminue beaucoup, et la représentation du pays est assurée par les diplomates de l’ambassade[114]. L’année suivante, les sujets mis sur l’agenda de la coopération avec l’Union latine sont une visite du secrétaire général de cette organisation en Roumanie et la cotisation restante[115]. 1988 n’est pas trop riche en latinité pour la diplomatie culturelle roumaine, qui se contente d’envoyer un professeur à un débat sur l’origine du peuple roumain et sur le poète Vasile Alecsandri[116]. La diminution de l’enthousiasme explique très probablement cette brève mention de la latinité dans le plan de travail de l’ambassade pour 1989, rédigée sous la forme presque parfaite de la langue de bois : „il faut utiliser plus efficacement les possibilités offertes par l’Union latine pour organiser certaines actions culturelles roumaines en France”[117].
Les réseaux dont disposait le gouvernement de Bucarest en France n’étaient pas ni trop nombreux, ni trop puissants. Une association France-Roumanie, fondée en 1948 par le Parti Communiste Français et qui se basait sur les maires des communes „rouges” jumelés avec des villes roumaines, avait perdu son souffle et même son siège, étant accueillie aux débuts des années ’80 dans les locaux de Iosif Constantin Drăgan, un très riche émigré roumain, sympathisant fasciste dans les années ’40 et ami du dictateur roumain quelques décennies plus tard ; affaiblie, l’association est tout de même capable d’organiser à Bobigny une fête en l’honneur des „60 ans de vie et 45 ans de combat révolutionnaire” du camarade Nicolae Ceausescu[118]. Le culte de la personnalité domine l’action diplomatique roumaine à Paris : quand elle n’invite pas en France des ensembles folkloriques et des stars comme Gică Petrescu, Irina Loghin et Jean Constantin[119], ou ne distribue pas des petites pièces d’artisanat moldave ou valaque, l’ambassade roumaine à Paris offre des réceptions à l’occasion du 24 janvier, du 23 aout ou du 1 décembre, ou organisent des soirées culturelles qui incluent toujours une exposition des livres de N. Ceausescu[120]. Ce n’est donc par hasard que l’inauguration de la Bibliothèque roumaine à Paris se fait le 26 janvier 1988, le jour ou Ceausescu fêtait ses 70 ans[121]. L’impact public de tous ces gestes est, en fait, très modeste. La communauté roumaine vivant en France est la première qui les ignore. Très peu nombreux sont ceux et celles qui fréquentent l’ambassade de la rue de l’Exposition.
De toute manière, pour le MAE, l’émigration est coupée en deux : les associations loyales et l’émigration hostile[122]. Les noms qui font partie de la première catégorie sont rarement indiqués[123]. Parmi les gens fidèles au régime communiste, il y a quelques enthousiastes, comme ce peintre roumain établi en France qui prie l’ambassade d’envoyer au secrétaire général Ceausescu un „tableau moderne” en guise de „modeste hommage” pour son anniversaire[124]. Mais ces gens ultra-fidèles se font plus rares et l’hostilité envers le régime se fait sentir jour après jour. Alors, l’ambassade songe à utiliser contre l’émigration hostile les lecteurs qui enseignaient le roumain dans les universités françaises. Par exemple, quand l’INALCO organise, sous l’impulsion de Catherine Durandin, un colloque de la Société pour les études roumaines et invite six de ces lecteurs, mais aussi des Roumains de l’émigration hostile, l’ambassade est inquiète et demande des instructions à la Centrale, pour savoir ce que les lecteurs doivent faire pour contrecarrer les dénigreurs[125]. Ces lecteurs sont vus comme des défenseurs de la cause nationale, car en leur absence, le roumain aurait pu être enseigné par des gens faisant de la „propagande anti-roumaine”, explique l’ambassade quand elle insiste à ce que Bucarest prolonge les contrats avec les enseignants qui étaient déjà sur place[126]. Et quand le linguiste Alexandru Niculescu, arrivé comme lecteur de roumain, décide de ne plus quitter la France et commence à faire des affirmations critiques à l’égard de son pays d’origine, l’ambassadeur Tache considère qu’une nouvelle nomination est devenue „urgente”[127].
Si les réseaux sont faibles et une partie de l’émigration est hostile, alors on récompense la sympathie de certains hommes politiques français, on achète la presse ou on la censure. En effet, le Parti Communiste Roumain a des relations privilégiées avec le PCF, le PS et les groupes socialiste et communiste au PE. Mais il ne faut pas s’imaginer que les échanges sont avant tout doctrinaires. La plupart des messages échangés sont des invitations aux congrès du PCF, PS et, respectivement, du PCR. Les communistes roumains étaient prêts à aider financièrement leurs camarades : en 1987, l’ambassade de Paris demande au secrétaire d’État Aurel Duma 7000 FF, pour occuper 9m carrés avec une exposition photographique montée dans les couloirs de l’immeuble où se tenait le congrès du parti-frère, en précisant que la somme est, en fait, „une forme d’appui pour le PCF”[128]. Et puis, il y a, les arrangements pour les vacances en Roumanie des activistes communistes français, dont beaucoup appréciaient les cures dans les centres de gérontologie[129]. Certaines formules font sourire : le camarade Jean-Claude Gayssot profite en 1987, avec sa femme et leurs fils de 16 ans, du fait que „le plan de coopération PCR-PCF comprenait l’invitation d’un membre du bureau politique du comité central du PCF pour échanges et repos”, et il indique aux organisateurs roumains que la partie vacances l’intéresse plus que la partie dialogue politique, car il était chasseur et pécheur[130]. La générosité roumaine s’étendait aux membres du P.C. de la Guadeloupe[131]. Tout aussi caricaturale s’avère être la compétition à laquelle se livraient chaque année les communistes bulgares et roumains pour arracher à Georges Marchais ou à Maxime Gremetz la promesse de passer leurs vacances au bord de la mer Noire, sur cette partie du littoral ou on pouvait trouver soit le camarade Ceausescu, soit le camarade Živkov[132].
Le lien avec la presse est plus compliqué à gérer. Traduction : plus couteux, car les communistes roumains n’hésitent pas à payer pour des articles favorables. En effet, pour une interview arrangée avec Ceausescu et 16 pages de publicité pour la Roumanie, La Revue parlementaire demandait en 1985 au MAE de Bucarest la somme de 40.000 FF[133]. La publication Diplomatic observer, dirigée par Egon Ellenberg, demande à l’ambassade roumaine en France – pour 44 pages imprimées sur la Roumanie, dans un numéro spécial tiré à 25.000 exemplaires et ouvert par un message du dictateur – la somme de 155.000 FF[134]. C’était un peu plus que tout le budget de la Bibliothèque roumaine dans sa première année de fonctionnement[135]. La chaine tv La Cinq, dont le président était Robert Hersant et le vice-président – Silvio Berlusconi, se montrait prête à améliorer l’image de Ceausescu, en comparant sa position au sein de Pacte de Varsovie avec celle du général de Gaulle au sein de l’OTAN[136]. TF1 se montrait à son tour intéressée par une collaboration avec le régime roumain, qui aurait dû inclure un voyage de deux semaines dans le pays du conseiller du PDG de la chaine, Marcel Jullian, avec sa femme, qu’il venait d’épouser[137]. À son tour, Le Monde avait accepté, par la voix de Jacques Amalric, de publier une interview qui soit faite par écrit et cachée derrière une visite ultérieure du journaliste en Roumanie, incluant une conversation courtoise avec Ceausescu[138]. Le projet ne se concrétise pas à cause de plusieurs articles qui sont considérés par le MAE de Bucarest comme inspirés par la propagande révisionniste hongroise[139]. Comme Le Figaro se montre en général malveillant, les diplomates roumains le lisent très attentivement : par exemple, en juin 1987, l’ambassadeur Gigea informe la Centrale sur les commentaires critiques faits par ce journal de droite à l’égard de Mihai Botez, nommé dans un poste de responsabilité, et à l’égard de l’arrestation du national-paysan Ion Puiu; trois semaines plus tard, un autre télégramme informe le secrétaire d’État que non seulement Le Figaro, mais aussi Libération, Le Quotidien de Paris et Le Monde ont publié des articles „calomnieux”, inspires par le Rapport de Amnesty International sur les droits de l’homme ; L’Express est ajouté à la liste noire deux mois plus tard, même si le journal s’était intéressé à la possibilité de réaliser un portrait de la femme du dictateur, Elena Ceausescu[140]. Les informations sur Doina Cornea publiées par la presse française inquiètent Bucarest plus que tout autre sujet[141], car Mitterrand et Chirac s’y intéressent tous les deux[142], comme beaucoup d’autres personnalités publiques[143].
Si on ne peut pas acheter les journalistes, on pratique la censure. Elle est coordonnée à partir de Paris : quand un journaliste de l’AFP, Patrick Meney, propose à l’ambassade roumaine en France de faire un court métrage sur Ceausescu, pour le diffuser le jour de son anniversaire, le 26 janvier, l’ambassadeur Tache transmet à Bucarest la demande, avec le commentaire : „le réalisateur ne présente pas des garanties d’objectivité”[144]. Une manière d’agir, c’était aussi l’utilisation d’une influence discrète sur les rédactions : par exemple, un certain Pierre Bocev, français né à Skopje, a réussi de convaincre l’équipe du Figaro de ne pas envoyer à Bucarest la journaliste Arielle Thédrel, connue, selon une dépêche de l’ambassadeur roumain à Paris, pour „sa position hostile à notre pays”[145]. Dans certains cas, le verdict de l’ambassade est net : la journaliste Véronique Boulé a écrit „des articles à caractère critique” et maintenant demande un visa : il ne faut pas le lui accorder[146]. L’objectivité – ou, plus exactement l’attitude favorable à la RSR – elle est trouvée, au moins pour quelques années, seulement dans la rédaction de L’Humanité, qui est chaleureusement recommandée pour bénéficier d’un billet d’avion au bénéfice d’un journaliste intéressé par le referendum de novembre 1986, qui devait adopter une réduction de 5% des dépenses militaires[147]. Un peu plus tard, la situation change et L’Humanité se retrouve aussi sur „la liste noire” de l’ambassade : en 1988, c’est pire encore, car le candidat du PCF aux présidentielles déclare que les communistes français attendaient depuis longtemps des „reformes sociales, économiques et démocratiques en Roumanie”[148]. En 1989, la demande d’interviews avec Ceausescu est très grande, mais l’ambassade est réservée, y compris quand elle reçoit des propositions venues des médias très suivis comme Le Figaro magazine ou les réalisateurs du journal télévisé diffusé à 20h sur TF1[149]. Les journalistes français acceptés en terre roumaine en 1989 sont très rares : la confiance est accordée uniquement à ceux qui écrivent sur le sport, mais à condition d’avoir dit du bien, par exemple, sur le club de football Steaua București, championne d’Europe en 1987 et dont le parrain informel était le fils du dictateur[150].
Vers la fin du régime communiste, toute la presse française est suivie de près par les membres de l’ambassade de la RSR, pour voir s’il y a des articles critiques sur le pays et surtout sur son président, articles appelés dans le langage diplomatique „tendancieux”, „dénigreurs”, „haineux” ou „anti-roumains”[151]. Ces mots expriment une vision plus générale. En effet, pour le régime de Ceausescu, la diplomatie culturelle est „activité culturelle et propagande”[152]. Et comme ce régime était totalitaire, l’activité en cause mettait en scène un culte de la personnalité et la défense de la servitude volontaire qui l’a appuyé jusqu’en décembre 1989. Regardée de ce point de vue, „une France moderne” était totalement incompréhensible.
Archives:
Les fonds du Centre des Archives Diplomatiques de Nantes (CADN) avec les cotes d’enregistrement 126PO/1/86, 124PO/1/490, 124PO/4/5, 124PO/4/18, 124PO/4/29, 124PO/4/41, 124PO/4/49, 124PO/4/50, 124PO/4/57, 124PO/4/58, 124PO/4/60, 124PO/4/61, 124PO/4/65, 126PO/1/84, 126PO/1/ 86, 126/1/127.
Les fonds du Conseil National d’Étude des Archives de la Securitate (ACNEAS) avec les cotes d’enregistrement : D.U.I. „Bratu” – I/0534265 (2 volumes : 1971-1974) et I 1094960 (4 volumes :1987-1989) ; D.U.I „Mara” – I/1094083 (2 volumes) ; D.U.I. „Daniel” – I/1100637 (4 volumes) ; D.U.I. „Danielle” – I/1094955 (3 volumes) ; D/0016312 (5 volumes : 1974-1989)
Les fonds du Ministère roumain des Affaires Étrangères (AMAEB) sur les relations de la Roumanie avec la France pour les années 1985 (boîtes 48-51), 1986 (dossiers 363-386), 1987 (boîtes 52-55), 1988 (58-61) et 1989 (boîtes 48-50).
Bibliographie
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KOTT, Sandrine, Organiser le monde. Une autre histoire de la guerre froide, Paris, Seuil, 2021 ;
LE BRETON, Jean-Marie, La fin de Ceausescu, Harmattan, Paris, 1996 ;
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VÉDRINE, Hubert, Les mondes de François Mitterrand. A l’Élysée (1981-1995), Fayard, Paris, 2016.
[1] Cet article a été écrit grâce à une documentation au Centre des Archives Diplomatiques de Nantes (dorénavant CADN), dans le cadre du projet NARDIV, financé par le programme Horizon no. 101095171. Une version plus courte de ce texte (sans l’épilogue) a été présentée dans le cadre d’un colloque sur la diplomatie culturelle organisé les 28-29 novembre 2024 par l’Institut Français, le Goethe Institut et les Facultés de Sciences Politiques et de Langues Étrangères de l’Université de Bucarest.
[2] Télégramme diplomatique envoyé de Bucarest (dorénavant TD Bucarest) nr. 50, du 6 février 1987, ayant comme objet „Situation du président Ceausescu” – le texte se trouve actuellement au CADN 124PO/4/5, dossier RO 2.7.
[3] V. mon article „Cine-l poate înlocui pe dictatorul român? Câteva răspunsuri ale diplomaților francezi din anii ’80”, Polis, volum XII, nr. 4 (46), serie nouă, septembrie-noiembrie 2024, pp. 133-148.
[4] Nous avons consulté dans les archives du MAE de Bucarest (dorénavant AMAEB) les dossiers concernant les relations franco-roumaines dans l’Inventaire du Fonds Archivistique de 1985 en 1989 (dorénavant IFA1985FR – IFA1989FR, avec mention de la boîte – sauf pour 1986, quand il n’y en a pas – et du numéro et, pour la première citation, du nom du dossier), et dans les archives du Conseil National pour l’Étude des Archives de la Securitate (ACNEAS) les dossiers sur plusieurs membres du personnel diplomatique français à Bucarest, y compris de la Bibliothèque française de la rue Dacia.
[5] Communication nr. 207/DGRSCT de Pierre Cerles ambassadeur de France en Roumanie à Son Excellence Monsieur Jean François Poncet ministre des Affaires étrangères du 9 avril 1979 („Réponse au questionnaire relatif aux relations culturelles franco-roumaines”, p. 13) – CADN 124PO/1/490, dossier FR II-B1 – Relations culturelles, scientifiques et techniques. Généralités. Sur le rôle du Conseil pour la Culture et l’Éducation Socialiste, v. Vladimir Tismăneanu, Dorin Dobrincu, Cristian Vasile (editori), Raport final al Comisiei Prezidențiale pentru Analiza Dictaturii Comuniste din România, Humanitas, București, 2007, pp. 325-331.
[6] Communication de la DGAC nr. 660/NOC/CO4 du 8 mai 1981 („Relations culturelles franco-roumaines”) – CADN 124PO/4/58, dossier FR II.3.4
[7] Marcel Beaux ambassadeur de France en Roumanie à Son Excellence Monsieur Claude Cheysson ministre des Affaires étrangères, „Rapport de fin de mission (janvier 1981 – avril 1983)” – CADN 124PO/4/50. Les passages cités dans le texte se trouvent aux pp. 5-7 et 9-11 du rapport qui fut envoyé à Paris le 6 avril 1983, sous le no. 237 – EU.
[8] La lettre de Michel Dion, en date du 7 juillet 1981, se trouve au CADN 126PO/1/84, dossier correspondance 1977-1987. L’ambassade roumaine à Paris était abonnée à l’Humanité, comme en témoigne le télégramme no. 053424 du 14 septembre 1989/18h30, envoyé par le chargé d’affaires Valeriu Tudor à la 2eme direction du MAE de Bucarest – AMAEB, IFA1989FR, boîte 50, dossier 3/92/1989 [„Diverse”], p. 77. M. Dion fréquente l’ambassade de la Roumanie en France jusqu’à l’automne 1989 – v. télégramme no. 053537 du 12.10.1989, AMAEB, IFA1989FR, boîte 48, dossier 5/217/1989 [„Probleme culturale. Vol. 2”], p. 61.
[9] TD Bucarest 60 du 10 février 1986, „De la nécessité d’organiser en Roumanie une véritable exposition d’art contemporain” – CADN 124PO/4/57, dossier FR II.3.
[10] La formule apparaît dans une note élaborée par C. Charrel pour le Directeur Général des Relations Culturelles, Scientifiques et Techniques, élaborée le 15 janvier 1987 et enregistrée sous le no. 4/EU et le titre „Prochaine réunion de la Commission mixte de coopération culturelle, scientifique et technique franco-roumaine” – CADN 124PO/4/57, dossier FR II. 32.
[11] Michel Rougagnou ambassadeur de France en Roumanie à Son Excellence Monsieur Jean-Bernard Raimond ministre des Affaires étrangères, „Rapport de fin de mission (Mai 1983 – Février 1987)”, pp. 4, 12, 22-23 et 25 – CADN 124PO/4/50, dossier FR II. 1. 7.1.
[12] Communication no. 217/EU, du 16 septembre 1988, de Jean-Marie Le Breton, ambassadeur de France en Roumanie à Son Excellence Monsieur Roland Dumas, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, „Relance de la politique à l’Est” – CADN 124PO/4/29, dossier FR I.1.
[13] TD Bucarest 809 du 1er juin 1989, „Conseil d’orientation de la Bibliothèque française – 31 mai 1989” – CADN 124PO/4/60, dossier FR II.3.7.
[14] Jean-Marie Le Breton, La fin de Ceausescu, Harmattan, Paris, 1996, pp. 26-27.
[15] Jean-Michel Dumond, charge d’affaires a.i. en Roumanie à Son Excellence Monsieur Roland Dumas, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, „Manipulation photographique”, communication no. 177/EUOR du 18 août 1989 – CADN 124PO/4/18, dossier RO VI.7.
[16] Michel Rougagnou ambassadeur de France en Roumanie à Son Excellence Monsieur Jean-Bernard Raimond ministre des Affaires étrangères, „Rapport de fin de mission (Mai 1983 – Février 1987)”, p. 31.
[17] Communication no. 217/EU du 16 septembre 1988, loc.cit., p. 4.
[18] Jean-Marie Le Breton, op.cit., p. 30.
[19] La visite était mentionnée dans le programme de travail – „Plan de muncă pe anul 1986” – de l’ambassade roumaine à Paris, envoyé par l’ambassadeur a son ministre le 16.12.1985 sous le no. 00130 – v. AMAEB, IFA1986FR, dossier 381/220/1986 [„Relații bilaterale România-Franța, vol. 1”], pp. 1-6.
[20] Communication no. 217/EU, du 16 septembre 1988, p. 5.
[21] Sur son expérience à Moscou et puis à la tête du MAE, v. deux ouvrages de Jean-Bernard Raimond : Le choix de Gorbatchev, Éditions Odile Jacob, Paris, 1992, p. 267 et Le regard d’un diplomate sur le monde. Les racines des temps nouveaux 1960-2010, Éditions du Félin, Paris, 2010, p. 92. Pour la politique étrangère de la France de 1986 en 1988, v. son ouvrage Le Quai d’Orsay a l’épreuve de la cohabitation, Flammarion, Paris, 1989.
[22] Roland Dumas, Affaires étrangères, I : 1981-1988, Fayard, Paris, 2007, p. 249.
[23] Idem, Le Fil et la Pelote. Mémoires, Plon, Paris, 1996, p. 381.
[24] Proche de Mitterrand, Hubert Védrine considérait que l’intérêt pour l’Europe orientale précède la réélection de 1988 : il donne l’exemple de la rencontre de François Mitterrand avec Vaclav Havel à l’ambassade de France à Prague : le dissident tchèque est venu „avec sa brosse à dents <au cas où les policiers m’arrêteraient à la sortie>” (Hubert Védrine, Les mondes de François Mitterrand. A l’Élysée (1981-1995), Fayard, Paris, 2016, p. 452.
[25] Frédéric Bozo, Mitterrand, la fin de la guerre froide et l’unification allemande. De Yalta à Maastricht, Odile Jacob, Paris, 2005, pp. 393-394, note 53.
[26] Jacques Rupnik, „La France de Mitterrand et les pays de l’Europe du Centre-Est”, in Samy Cohen (sous la direction de), Mitterrand et la sortie de la guerre froide, PUF, Paris, 1998, p. 192. Il faut préciser que F. Mitterrand avait reçu E. Honecker à l’Élysée en janvier 1988.
[27] Pour un point de vue très critique à l’égard de F. Mitterrand, vu comme un leader obsédé par le rapprochement 1789-1989, v. Bernard Lecomte, „François Mitterrand et l’Europe de l’Est : le grand malentendu”, Commentaire, 75/1996, p. 578.
[28] TD Bucarest 119 du 26 mars 1987 („Visite à Paris de M. Ștefan Andrei 1/8 avril”) et TD Bucarest 9294 du 10 avril 1987 („Séjour en France de M. Andrei”) – CADN 124PO/4/41, dossier FR II.1.3.1 – Visites des ministres des Affaires étrangères en France. En septembre 1986, le secrétaire d’État Didier Bariani avait été reçu par le président Ceausescu – v. le télégramme 2/06681 envoyé le 18.09.1986 par le secrétaire d’État roumain Aurel Duma à l’ambassadeur de la Roumanie en France – AMAEB, IFA1986FR, dossier 380/220/1986 [„Vizita secretarului de stat la MAE francez Didier Bariani, 17-18 sept.1986”], p. 45.
[29] La formule est présente dans le titre d’un document qui énumérait les blocages dans le dialogue politique franco-roumain – „Informare asupra acțiunilor ostile întreprinse de partea franceză în raporturile cu România” – élaboré par le MAE roumain le 8 octobre 1985 – AMAEB, IFA1985FR, boîte 50, dossier 533/220/1985 [„Probleme politice”] pp. 96-98.
[30] V. le rapport d’activité sur 1988 de l’ambassade roumaine à Paris et son évaluation par le secrétaire d’État Aurel Duma, dans sa réaction du 13 avril 1989 – AMAEB, IFA1989FR, boîte 48, dossier 1/20/1989 [„Raport de activitate pe 1988 ; Plan de muncă pe 1989”], pp. 1 et 64-65.
[31] Note pour le ministre no. 631/EU du 30 novembre 1987 („Entretiens de M. Bariani avec le Ministre-Secrétaire d’État roumain : situation en Roumanie”) et TD Diplomatie 28316 du 4 décembre 1987 („Visite de M. Duma”) – CADN 124PO/4/41, dossier FR II.1.8.1. La France était aussi irritée par les positions du MAE de Bucarest à l’égard de Pompiliu Bota, fonctionnaire roumain à l’ONU accusé par son propre pays d’espionnage. Pour la visite de Duma à Paris, v. AMAEB, IFA1987FR, boîte 55, dossier, 3/220/1987 [„Consultări între MAE român și MAE francez. Vizita la Paris a tov. Aurel Duma, ministru secretar de stat (30 noiembrie – 1 decembrie 1987)”], 43 pages.
[32] En préparant la visite de Blot, le MAE roumain lui propose de mettre sur l’agenda des discussions une visite du ministre français des Affaires Étrangères à Bucarest et même „la reprise des contacts au niveau des présidents et premier-ministres” – v. le télégramme no. 2/03140 envoyée le 12 avril 1988 par le secrétaire d’État Aurel Duma à l’ambassade roumaine de Paris et le télégramme no. 055030 du 3 mai 1988/21h00 envoyé par l’ambassadeur Petre Gigea à Aurel Duma et Gh. Roșu, AMAEB, IFA1988FR, boîte 60, dossier 3/220/1988 [„Dosar referitor la vizita la București a lui JACQUES BLOT, Directorul Direcției Europa din M.A.E. francez (4-6 mai 1988)”], pp. 6 et 15. Selon les diplomates roumains, lors de sa visite à Bucarest, Blot avait présenté une liste avec plusieurs mariages mixtes qui étaient bloqués par les autorités roumaines et dont une partie sont acceptés quelques mois plus tard – v. le télégramme no. 8/3316 de la direction consulaire adressé le 14.07.1987 à l’ambassade de la Roumanie en France, AMAEB, IFA1988FR, boîte 60, dossier 2/220/1988 [„Probleme bilaterale. Vol. 2”], p. 40.
[33] TD Diplomatie 9667 du 9 mai 1988 („Situation en Roumanie”) – CADN 124PO/4/49, dossier FR 2.1.6.1.
[34] Communication no. 217/EU du 16 septembre 1988, loc.cit., pp. 2 et 5-6.
[35] Michel Rougagnou ambassadeur de France en Roumanie à Son Excellence Monsieur Jean-Bernard Raimond ministre des Affaires étrangères, „Rapport de fin de mission (Mai 1983 – Février 1987)”, p. 24 – CADN 124PO/4/50, dossier FR II. 1. 7.1
[36] Pierre Cerles, ambassadeur de France en Roumanie à Son Excellence Monsieur Jean François Poncet, ministre des Affaires étrangères, „Réponse au questionnaire relatif aux relations culturelles, scientifiques et de coopération technique franco-roumaines”, communication no. 20 DGRSCT du 9 avril 1979 – CADN 124PO/1/490, dossier FR-II-B1, p. 2.
[37] Extrait d’une note adressée à l’ambassadeur par le conseiller culturel Yves Boy, le 14 mai 1976, sous le titre „Sur l’utilisation et l’enseignement de la langue française en Roumanie” – CADN 124PO/1/490.
[38] Note du 5 février 1980 („Commission culturelle mixte”), qui n’est pas signée, ni enregistrée – CADN 124PO/4/57, dossier FR II.3.2.
[39] „Questionnaire du Haut Conseil de la Francophonie pour son Rapport 1988 sur l’ETAT DE LA FRANCOPHONIE DANS LE MONDE”, p. 2 – CADN 124PO/4/29, dossier FR I.7 – Francophonie. Dans sa communication du 16 septembre 1988, citée en haut, l’ambassadeur Le Breton affirmait que 25% de la population roumaine parlait couramment le français.
[40] Ce rapport, signé Pierlot et qui couvre la coopération des années 1981-1983, est envoyé le 10 mars 1983, juste avant la fin de sa mission à Bucarest, par l’ambassadeur Marcel Beaux au ministre Claude Cheysson – CADN 124PO/4/58, dossier FR II.3.1.
[41] „Questionnaire du Haut Conseil de la Francophonie…”, p. 9.
[42] V. par exemple, la note de service no. 7/001012 portant sur l’activité de l’office de Paris en 1988 – AMAEB, IFA1989FR, boîte 48, dossier 1/20/1989, p. 6. Pour la question de la latinité, v. infra, l’épilogue de l’article.
[43] Michel Rougagnou, „Rapport de fin de mission (Mai 1983 – Février 1987)”, loc.cit., p. 22.
[44] Extrait du „Protocole du programme de coopération culturelle, scientifique et technique franco-roumain pour les années 1987, 1988 et 1989”, dont le texte a été négocié du 25 au 27 mars 1987 à Bucarest – CADN 124PO/4/57, dossier FR II.3.2.
[45] Note du 3 août 1984 („La Coopération Culturelle franco-roumaine”) rédigée par le conseiller culturel – CADN 124PO/4/57, dossier FR II.3.1. Le même rapport se trouve également dans le carton 124PO/4/58.
[46] Note 1204 ST/OE du 19 novembre 1987 („Coopération Scientifique et Technique franco-roumaine”), préparée pour Didier Bariani à l’occasion de la visite de son homologue roumain Aurel Duma – CADN 124PO/4/41, dossier FR II.1.8.1 – Relations culturelles, scientifiques et techniques.
[47] Le texte du „Programme de coopération culturelles, scientifique et technique entre le gouvernement de la République Française et le gouvernement de la République Socialiste de Roumanie pour les années 1981,1982 et 1983” se trouve au CADN 124PO/4/58, dossier FR II.3.4. Les lecteurs roumains auraient dû se rendre à Aix-Marseille, Bordeaux III, Dijon, Grenoble III, Lyon III, Montpellier III, Paris III, INALCO, Paris IV, Saint-Etienne, Strasbourg II et Toulouse II, tandis que les postes de lecteurs français en Roumanie concernaient l’Université de Bucarest, l’Institut de Construction de Bucarest, les universités de Cluj-Napoca, Craiova, Galați, Iași (2 postes) et Timișoara, ainsi que les Instituts d’enseignement supérieur de Bacău et de Suceava. V. aussi le télégramme no. 2/ 2179 que le secrétaire d’État A. Duma adresse le 27.03.1987 à l’ambassadeur Gigea – AMAEB, IFA1987FR, boîte 54, dossier 1/217/1987 [„Probleme culturale româno-franceze”], pp. 69-70.
[48] L’expression est utilisée par l’ambassadeur Rougagnou dans son rapport de fin de mission, loc.cit., p. 25.
[49] V. la note du 3 août 1984, citée en haut.
[50] Note pour le directeur d’Europe nr 65/EU du 4 mai 1981 („Questions politiques abordées à l’occasion de la négociation du protocole culturel franco-roumain pour 1981-1983”) – CADN 124PO/4/57, dossier Commission culturelle mixte franco/roumaine – 1981.
[51] TD Bucarest 122 du 30 mars 1987 („Commission culturelle et scientifique franco-roumaine”) – CDAN 124PO/4/57, dossier FR II.3.2.
[52] Communication nr. 660/NOC/CO4 du 8 mai 1981 („Relations culturelles franco-roumaines”) – CADN 124PO/4/58, dossier FR II.3.4.
[53] Information tirée du Rapport Rougagnou dans son rapport de fin de mission, p. 26. Un peu plus tard, l’accord semble avoir été donné, car les dépliants des années suivantes mentionnent les frais d’inscription.
[54] Note de Laville Remy, C.D.L.P. Bucarest à Madame le Conseiller culturel et à Monsieur l’Attaché culturel du 15 mars 1989 – CADN 124PO/4/60.
[55] Informations extraites du rapport préparé par la BF sous le titre „Rapport trimestriel (du 1.01.87 au 31.03.87)”, chapitre Section adultes, Communication des documents – CADN 124PO/4/60.
[56] La somme annuelle payée pour les abonnements aux 41 revues demandées par la BF était en 1987 de 25.164 FF – Cf. à la note adressée le 22 avril 1987 à Willy Dubos intitulée „Budget alloué à la Bibliothèque Française par le Service Culturel pour commander des revues en 1987” – CADN 126PO/1/86, dossier Correspondance générale.
[57] Chiffres extraits du rapport préparé par la BF sous le titre „Bilan chiffré. Rapport d’activité saison 1987-1988. Rapport <trimestriel> (septembre-octobre-novembre-décembre 1987)” – CADN 124PO/4/60, dossier FR II.3.7.
[58] Cf. „Rapport d’activité 1er novembre 1988 – fin mai 1989. Bilan chiffré – rapport d’activité. Année 1989 – janvier – février – mars. Salle de lecture” – CADN 124PO/4/60, dossier FR II.3.7.
[59] Extrait d’une note adressée à l’ambassadeur par le conseiller culturel Yves Boy, le 21 mai 1976, sous le titre „Incidence de la conjoncture de la politique roumaine sur notre action culturelle” – CADN 124PO/1/490.
[60] V. par exemple les lettres envoyées par le directeur de la BF Willy Dubos à Dumitru Lazăr, directeur de la Direction extérieure du Conseil pour la Culture et l’Éducation Socialiste (CCES), le 24 octobre 1989 (enregistrée sous le no. 505/F/WD/CB) et le 8 novembre 1989 (enregistrée sous le no. 526/A/WD/CB) – CADN 126PO/1/86, dossier Conseil pour la culture 1984-1989. La première lettre contenait la liste des émissions de TV5 pour une diffusion dans le hall de la Bibliothèque entre le 30 octobre et le 25 novembre 1989, tandis que la deuxième présentait les conférences, projections de films et expositions qui auraient dû être organisées à la BF en décembre 1989 et en janvier 1990.
[61] V. par exemple la lettre de Willy Dubos à Dumitru Lazăr du 12 juillet 1988, enregistrée sous le no. 445/AO/WD/DP – CADN 126PO/1/86, dossier Conseil pour la culture 1984-1989.
[62] V. par exemple la lettre no. 465/MF/PO du 10 novembre 1975 envoyée par le directeur Maurice Villemur à Vasile Ileasa, directeur de la direction extérieure du CCES, et la lettre nr. 704/B/F/77/DP, en date du 15 octobre 1977, envoyée par le directeur Raymond Arnold au même directeur Ileasa – CADN 126PO/1/86, dossier Conseil pour la culture 1973-1989.
[63] V. la note nr. 1204 ST/OE du 19 novembre 1987 („Coopération Scientifique et Technique franco-roumaine”) – CADN 124PO/4/41, dossier „MAE. Relations Culturelle, Scientifique et Technique”.
[64] Sur les budgets de 1981-1989, v. TD Bucarest 562 du 17 octobre 1985 („Programme de coopération scientifique et technique avec la Roumanie pour 1986”) – CADN 124PO/4/57, dossier FR II.3.1 et „Rapport d’activité 1er novembre 1988 – fin mai 1989” – CADN 124PO/4/60, dossier FR II.3.7.
[65] Frédéric Bozo, La politique étrangère de la France depuis 1945, Flammarion, 2019, p. 191.
[66] Sandrine Kott, Organiser le monde. Une autre histoire de la guerre froide, Paris, Seuil, 2021, p. 170.
[67] Jean-Marie Le Breton, op.cit., p. 32.
[68] Lettre no. 515/G/WD/DP du directeur Willy Dubos au MAE, en date du 15 décembre 1986 – D.G.R.C.S.T., Sous-Direction des Établissements Culturels – CADN 126PO/1/84, dossier correspondance 1977-1987.
[69] Rapport d’activités 1er novembre 1988 – fin mai 1989, loc.cit., pp. 4-7. Le rapport n’indique pas combien de personnes avaient visité les cinq expositions de peinture et photographies montées à la même période.
[70] C’est une remarque faite par l’ambassadeur Rougagnou dans son rapport de fin de mission, p. 25.
[71] Note du 3 août 1984, loc.cit. p. 12.
[72] Communication no. 217/EU, du 16 septembre 1988, loc.cit., p. 8.
[73] Témoignage de Chantal Colleu-Dumond, conseillère culturelle de l’ambassade de France à Bucarest de 1988 en 1991, recueilli le 23 septembre 2024, au domaine du château Chaumont-sur-Loire.
[74] Communication no. 217/EU, du 16 septembre 1988, loc.cit., p. 7.
[75] Témoignage de Jean-Michel Dumond, premier conseiller de l’ambassade de France à Bucarest de 1988 en 1991, recueilli le 17 septembre 2024, à Paris. En répondant à des questions que je lui ai envoyées le 11 octobre 2024, grâce à la bienveillance du sénateur Ionuț Vulpescu, Ion Iliescu a confirmé qu’il lisait beaucoup de revues et livres français avant 1989, sans pouvoir se rappeler comment ces sources lui parvenaient.
[76] Communication no. 217/EU, du 16 septembre 1988, loc.cit., p. 8.
[77] La proposition était déjà faite dans la note du 3 août 1984, loc.cit., p. 10.
[78] Communication nr. 130/EU Le Breton à Roland Dumas du 20 mai 1988 – CADN 124PO/4/57, dossier FR II.2.3.1. Le MAE roumain soutenait ADIRI depuis 1983, quand un premier colloque franco-roumain avait été organisé – AMAEB, IFA1985FR, boîte 49, dossier 527/217/1985 [„Relații culturale. Sport. Expoziții, vol. II (mai-decembrie)”], pp. 127-128.
[79] TD Bucarest 13938 du 6 juillet 1989 et TD Bucarest 1582 du 7 novembre 1989 – CADN 124PO/4/46.
[80] Informations tirées de plusieurs sources: TD Bucarest 776 du 9 juin 1988 („Colloque d’histoire franco-roumaine. Nouvelles perspectives”), TD Bucarest 812 du 17 juin 1988 („Colloque d’histoire franco-roumaine”), Lettre de Jacques Bariety à Madame Kessler du 28 juin 1988, TD Bucarest 1597 du 21 novembre 1988 („Table ronde franco-roumaine d’histoire”), TD Bucarest 100 du 23 janvier 1989 („Table ronde franco-roumaine d’histoire 29-31 mai 1989”) et TD Diplo culturel 5779 du 12 mai 1989 („Table ronde franco-roumaine d’histoire ”) – CADN 124PO/4/65, dossier FR II.3.25. Un autre colloque qu’ADIRI a organisée en 1987 a été soutenu par l’ambassade – TD Bucarest 6110 du 25 mai 1987 („Coopération franco-roumaine en droit. Colloque prévu à l’automne 1987”) – CADN 124PO/4/57, dossier FR II.2.3 ; v. également AMAEB, IFA1987FR, boîte 55, dossier 5/240/1987 [„Simpozionul internațional pe teme juridice organizat de ADIRI București (29.IX – 3.X.1987)”], 4 pages.
[81] TD Bucarest 737 du 25 mai 1989 („Acquisition d’un panneau d’affichage électronique pour la Bibliothèque française de Bucarest”) – CADN 124PO/4/60, dossier FR II.3.7. Quelques informations sur le panneau commandé à la société SAYAG se trouvent dans le „Rapport d’activités 1er novembre 1988 – fin mai 1989, en date du 31 mai 1989”, p. 8 – CADN 126PO/1/84, dossier Correspondance… 1986-1990.
[82] Extrait d’une note adressée par le conseiller culturel Yves Boy à son ambassadeur, le 14 mai 1976, sous le titre „L’action culturelle et ses moyens” – CADN 124PO/1/490.
[83] Lettre de Jean-Marie Le Breton à Alain Catta, directeur général adjoint des Relations Culturelles, Scientifiques et Techniques du 20 octobre 1989, dossier FR II.3.7.
[84] Lettre d’Yves Mabin, Sous-Directeur du Livre et de l’Écrit à l’ambassade de France à Bucarest – CADN 126PO/1/127, dossier Correspondance générale 1976-1983, 1988-1990. Pour des références à ces volumes, voir aussi dans le Rapport d’activités 1er novembre 1988 – fin mai 1989, en date du 31 mai 1989, p. 3 – CADN 126PO/1/84, dossier Correspondance… 1986-1990.
[85] TD Bucarest 555 du 21 avril 1989 („Affiches de la Déclaration des droits de l’homme a l’usage des enseignants de français”) – CADN 124PO/4/61, dossier FR II.3.9.1. Un autre télégramme venu de Paris (TD Bucarest 7271 du 12 avril 1989 – CADN 124PO/4/61, dossier FR II.3.9.1) indiquait que le ministère disposait de 250.000 affiches.
[86] Témoignage recueilli le 17 septembre 2024, à Paris.
[87] Extrait d’une note pour le Directeur General des Relations Culturelles, Scientifiques et Techniques, élaborée le 15 janvier 1987 et enregistrée sous no. 4/EU et le titre „Prochaine réunion de la Commission mixte de coopération culturelle, scientifiques et technique franco-roumaine” – CADN 124PO/4/57, dossier FR II. 32.
[88] Le dossier de poursuite informative (D.U.I.) pour „Bratu” se retrouve actuellement aux Archives du Conseil National pour l’Étude des Archives de la Securitate (ACNEAS), sous la cote de classement I/0534265, qui comprend deux volumes couvrant la période 1971-1974 et sous la cote de classement I 1094960, qui comprend quatre volumes couvrant les années 1987-1989. Pour le dossier de Marie Murat, v. D.U.I „Mara” – ACNEAS I/1094083 (2 volumes). Pour le dossier de Jean-Michel Dumond, v. D.U.I. „Daniel” – ACNEAS I/1100637 (4 volumes). Pour le dossier de la conseillère culturelle Chantal Colleu-Dumond, v. D.U.I. „Danielle” – ACNEAS I/1094955 (3 volumes).
[89] Pour une telle liste, v. la note de synthèse nr. 332/CD/D/0016.448 du 29.08.1987 signée par le major Cozma Constantin dans le dossier de Marie Murat – D.U.I. „Mara” – ACNEAS I/1094083, vol. 1, pp. 6-7. Le résultat de la surveillance de l’activité de la Bibliothèque Française de Bucarest occupe 5 volumes du dossier ACNEAS D/0016312.
[90] D.U.I. „BRATU” – ACNEAS I/0534265, vol. 1, pp. 16-17.
[91] D.U.I. „BRATU” – ACNEAS I/1094960, vol. 1, p. 6v.
[92] „Note sur l’intérêt manifesté par l’ambassadeur français LE BRETON JEAN-MARIE pour certains problèmes de la R.S. Roumanie”, rédigée par la IIIème direction de la Securitate en avril 1988 et enregistrée sous le no. 330/TR/0016556 – cf. D.U.I. „BRATU” – ACNEAS I/1094960, vol. 1, pp. 161-162.
[93] „Rapport justifiant l’ouverture d’un dossier de poursuite informative de DUMOND COLLEU CHANTAL” – D.U.I. „DANIELA” – ACNEAS 1/1094955, vol. 1, p.1.
[94] Extrait du rapport écrit par le colonel Tudor Roșioru en septembre 1988, pour justifier l’ouverture d’une poursuite de Jean-Michel Dumond – D.U.I. „DANIEL” – ACNEAS I/1100637, vol. 4, p. 1.
[95] Ils écrivent des notes sous les pseudonymes „ADRIAN”, „ALINA”, „ANDREEA”, „ANDREI”, „ANGELA”, „ANGI”, „BANU”, „CARMEN”, „CORINA”, „CORNELIA”, „DANA”, „DANY”, „DELIA”, „DIANA”, „FLAV”, „GABI”, „GEORGE”, „IONESCU”, „INA”, „JEANINNE”, „LAURA”, „LIVIU”, „MARIA”, „MELA”, „MIHAI”, „MINULESCU”, „NERO”, „PAMELA”, „PASCU”, „PAUL”, „PAULICĂ”, „PETRESCU” „RADU”, „RADU MANOLIU”, „RELU”, „RODICA”, „RUXANDRA”, „SANDU”, „SICA”, „ȘTEFĂNESCU”, „TEO”, „TOMA”, „TOMULESCU”, „TUDOR” – cf. D.U.I. „BRATU” – ACNEAS I/1094960, tome 1, pp. 13, 17-19, 22-25, 42, 46, 56, 61, 63-64, 66, 80, 82, 88, 91, 104, 107, 135, 176, 179-180, 184, 209-210, 227-228, 264, 266, 270-271, 296-297, 304, 317, 319, 323, 331, 334, 363, 373-374, 380-382, 383, 387, 390, 392-393 et tome 2, pp. 1-2, 5, 48, 51, 74, 83, 87, 97, 102, 109, 115, 122.
[96] D.U.I. „BRATU” – ACNEAS I/0534265, vol. 1, pp. 17, 18, 22, 51, 56, 155, 192.
[97] Les noms de ces informateurs se retrouvent dans un „plan d’action” et un „plan de mesures”, rédigés par le lieutenant-colonel Tudor Roșioru le 11.11.1986 et, respectivement, dans une „note d’analyse”, signée par le major Cozma Constantin le 29.08.1987 – cf. D.U.I. „Mara” – ACNEAS I/1094083, vol. 1, pp. 2-5, 28, 90. Certains informateurs n’apparaissent pas parmi ceux qui produisaient des notes sur Jean-Marie le Breton : „FLORIN”, „LIDIA”, „MARA”, „MARIA STĂNESCU”, ”„MIOARA”, „MUNTEANU”, „VANDA” „ZARA”.
[98] Cf. D.U.I. „Mara” – ACNEAS I/1094083, vol. 1, pp. 152-155, 192, 214-215.
[99] L’information est extraite d’une „note de relations” rédigée le 10 octobre 1989 et qui se trouve actuellement dans le dossier concernant la Bibliothèque Française de Bucarest ACNEAS D/0016312, vol. 5, pp. 2-6.
[100] Les chiffres sont tirés du rapport 00422999 adressé le 20 octobre 1988 par l’unité militaire 0647 au général major Aurelian Mortoiu et qui se trouve actuellement dans ACNEAS D/0016312, vol. 4, pp. 94-96.
[101] Remarque comprise dans le rapport 393/1989 intitulé „Quelques conclusions opératives concernant les activités organisées par la Bibliothèque Française de Bucarest du 1 janvier 1988 au 20 février 1989” – ACNEAS D/0016312, vol. 4, p. 207.
[102] Exemples extraits des dossiers ACNEAS D/0016312, vol. 3, p. 252v, et vol. 4, pp. 6, 13, 25, 114.
[103] Cf. à la note de l’informateur „VORNICU” du 14 novembre 1989 – ACNEAS I/1100637, vol. 4, pp. 196-197.
[104] Une conversation de Jean-Michel Dumond avec Doina Cornea, qui a eu lieu par téléphone le 10 aout 1989, est écoutée par la Securitate et transcrite dans le document qui porte l’entête de l’UM 0639/22 et le no. D/00/34/64 – ACNEAS I/1100637, vol. 3, pp. 93-101.
[105] Cf, à la note MI/DSS/UM/0672, nr. 1/00481392 din 21.12.1989 – ACNEAS I/1100637, vol. 4, p. 201.
[106] V. la note d’audience de la Direction Relations II du MAE roumain, no. 523/13.3.85 sur la rencontre du directeur Romulus Neagu avec Jean Habert, le conseiller culturel de l’ambassade de France en Roumanie, qui venait d’arriver à Bucarest – in AMAEB, IFA1985FR, boîte 49, dossier 526/217/1985 [„Relații culturale. Sport. Expo, vol. I (ianuarie – aprilie)”], pp. 80, 83 et 98.
[107] Voir les notes d’audience 2/161 du 11.01.85 de la Direction Consulaire à la Direction Relations II et no. 2/190 du 18.01.85 de la Direction Protocole à la Direction Relations II – AMAEB, IFA1985FR, boîte 50, dossier 533/220/1985, pp. 1-3 et 8. La partie française a insisté sur le fait que seules les représentations diplomatiques de la France et de l’Italie à Bucarest ont dû subir des coupures de gaz.
[108] Cf. à la note 2/3961 de novembre 1985 adressée au secrétaire d’État Aurel Duma par le directeur Romulus Neagu – AMAEB, IFA1985FR, boîte 50, dossier 530/217/1985 [„Probleme culturale”, vol. 2 (30 iunie – 28 decembrie 1985)], vol. 2, pp. 83-85.
[109] Pour la question du „moment dace” du national-communisme roumain, v. Lucian Boia, Istorie și mit în conștiința românească, Humanitas, București, 1997, pp. 109-114.
[110] Pour un rapport sur le 7ème congrès de l’Union latine et la participation de la délégation roumaine, composée d’un directeur au MAE et de deux professeurs de l’Université de Bucarest, Al. Balaci et Ion Dodu Bălan – AMAEB, IFA1985FR, boîte 49, dossier 527/217/1985, pp. 153-156.
[111] V. le télégramme no. 054665, du 06.02.1986, envoyée au MAE de Bucarest par l’ambassade roumaine à Paris – AMAEB, IFA1986FR, dossier 373/217/1986 [„Relațiile bilaterale cultural-științifice româno-franceze”, vol. 1], p. 42.
[112] C’est au moins ce que deux diplomates roumains disent au président d’une association française qui voulaient les aider pour améliorer la connaissance de l’histoire de la Roumanie en France : cf. à la note d’audience de la Direction Culture et Presse du MAE roumain, no. 2/813, du 26.02.1985 – in AMAEB, IFA1985FR, boîte 49, dossier 526/217/1985, p. 64. Le Quai d’Orsay utilise également la référence à la latinité, par exemple dans une rencontre du directeur général pour les relations culturelles, scientifiques et techniques Jacques Boutet avec l’ambassadeur Gheorghe Tache – v. le télégramme 055322 du 31.10.1985 envoyé par l’ambassadeur Tache au secrétaire d’État Aurel Duma – AMAEB, IFA1985FR, boîte 50, dossier 530/217/1985, p. 41.
[113] Information tirée du télégramme 054777 envoyé au MAE de Bucarest le 3 mars 1986 par l’ambassade de Paris – AMAEB, IFA1986FR, dossier 373/217/1986, p. 91.
[114] V. le télégramme 055266 du 27.06.86 envoyé par l’ambassadeur Tache à Bucarest – AMAEB, IFA1986FR, dossier 374/217/1986, pp. 18-20.
[115] Les informations sont tirées des télégramme 055350 envoyé le 2 octobre 1987 par l’ambassadeur P. Gigea à la secrétaire d’État Olimpia Solomonescu et du télégramme 055506 du 20 novembre 1987 – AMAEB, IFA1987FR, boîte 53, dossier 6/217/1987 [„Probleme culturale”], pp. 5-6 et 12-13.
[116] Information tirée du télégramme no. 054849 envoyé par l’ambassadeur à madame Olimpia Solomonescu le 24.03.1988 – AMAEB, IFA1988FR, boîte 59, dossier 2/217/1988 [„Probleme culturale. Vol 1”], pp. 89-90.
[117] Le passage est extrait du plan de travail de l’ambassade pour 1989 – AMAEB, IFA1989FR, boîte 48, dossier 1/20/1989 [„Raport de activitate pe 1988 ; Plan de muncă pe 1989”], p. 71.
[118] Informations sur l’association Franța – România envoyées au MAE le 23 mars 1985 par l’Institut Roumain pour les Relations Culturelles avec l’Étranger – AMAEB, IFA1985FR, boîte 49, dossier 526/217/1985, pp. 130-133.
[119] Gică Petrescu, Irina Loghin et Jean Constantin occupent les trois premières places sur la liste dressée par l’ambassade au printemps 1988 avec les personnalités artistiques qu’il fallait absolument inviter en France pour faire plaisir à l’émigration loyale – v. le télégramme no. 055123 du 25.05.1988, AMAEB, IFA1988FR, boîte 59, dossier 3/217/1988 [„Probleme culturale. Vol. 2”], p. 15.
[120] V. le télégramme no. 2/04985, envoyé par la Direction Relations II à l’ambassade de la Roumanie en France – AMAEB, IFA1985FR, boîte 50, dossier 530/217/1985, vol. 2, p. 9 et le télégramme no. 054571, du 24 01.1985, envoyée au MAE de Bucarest par l’ambassade roumaine à Paris – AMAEB, IFA1985FR, boîte 48, dossier 520/202/1985 [„Dosar referitor la probleme privind emigrația originară din România”], p. 12. V. aussi le télégramme 055294 du 03.07.1986 envoyé par l’ambassadeur Tache au secrétaire d’État Aurel Duma – AMAEB, IFA1986FR, dossier 374/217/1986 [„Relațiile bilaterale cultural-științifice româno-franceze”, vol. 2], pp. 29-30. La dernière exposition avec les livres du dictateur a son vernissage le 6 décembre 1989 : télégramme no. 053760 du 06.12.1989, AMAEB, IFA1989FR, boîte 48, dossier 5/217/1989, p. 8.
[121] L’information apparaît dans le télégramme no. 2/08255 du 22.12.1987 envoyé par Aurel Duma à l’ambassadeur Petre Gigea – AMAEB, IF1987FR., boîte 54, dossier 2/217/1988 [„Deschiderea oficială a Bibliotecii române la Paris (26 ianuarie 1988). Activitatea bibliotecii”], p. 2. L’ouverture était prévue par l’accord de coopération culturelle entre la France et la Roumanie de 1969, mais si la BF avait été ouverte en 1970, les Roumains ont longtemps hésité à mettre en place la leur – télégramme 055643 du 30.12.1987 envoyé par P. Gigea à A. Duma – AMAEB, IFA1988FR, boîte 59, dossier 2/217/1988, p. 2
[122] V. entre beaucoup d’autres exemples, les télégrammes no. 7/0223, du 11.1.1985 et no. 7/02126, du 25.4.1985, envoyées par la Direction Culture et Presse à l’ambassade roumaine en France – AMAEB, IFA1985FR, boîte 48, dossier 520/202/1985, pp. 6 et 25 et le télégramme no. 055329 du 4.11.1985 envoyé au MAE par l’ambassade de la Roumanie à Paris – AMAEB, IFA1985FR, boîte 50, dossier 530/217/1985, vol. 2, p. 44. L’expression „émigration loyale” se trouve aussi dans le télégramme no. 054508 envoyé le 06.01.1987 par l’ambassadeur Petre Gigea au directeur Romulus Neagu – AMAEB, IFA1987FR, boîte 54, dossier 1/217/1987, p. 2.
[123] Une exception, c’est la liste transmise par le télégramme no. 054885 du 8.05.87, qui énumère quelques membres de cette émigration loyale : le sculpteur Idel Iankelevici, le compositeur Th. Cosma, l’écrivain Mircea Eugen Burada, l’homme d’affaires Dinu Tăttărescu, Dr. Tamara Foury, l’homme d’affaires Hugo Râmniceanu, la journaliste Voichița Ivașcu, le peintre Tudor Florea, le professeur Cornel Popescu, le professeur George Banu, la critique de théâtre Eliza Marcu – v. AMAEB, IFA1987FR, boîte 54, dossier 1/217/1987, p. 108.
[124] V. le télégramme no. 054558, du 18 janvier 1985, envoyé au MAE de Bucarest par l’ambassade roumaine à Paris – AMAEB, IFA1985FR, boîte 48, dossier 520/202/1985, p. 9.
[125] Télégramme 054573 du 21.01.1986 et 054811 du 12.03.1986 envoyés par l’ambassadeur Tache au secrétaire d’État Duma – AMAEB, IFA1986FR, dossier 373/217/1986, pp. 24-25 et 46. Les lecteurs invités s’appellent Margareta Dolinescu (en poste à Montpellier), Nicolae Balotă (Tours), Ionel Funeriu (Strasbourg 2) et sa femme Felicia Giurgiu Funeriu (elle faisait ce même job en Allemagne), Ligia Florea (Paris IV) et Theodor Hristea (Lyon).
[126] Ce point de vue est exprimé dans le télégramme 055167 envoyé le 06.06.1986 par Gheorghe Tache au secrétaire d’État Duma – AMAEB, IFA1986FR, dossier 374/217/1986, p. 5.
[127] Télégramme 055661 du 07.11.1986 envoyé par Gheorghe Tache à Aurel Duma – AMAEB, IFA1986FR, dossier 374/217/1986, p. 115.
[128] Information comprise dans le télégramme 055482 du 17.11.1987 – AMAEB, IFA1987FR, boîte 53, dossier 6/217/1987, p. 10. La proposition de l’ambassadeur est refusée par Ion Stănescu, le ministre du tourisme, qui explique que la demande est arrivée trop tard pour pouvoir la satisfaire – v. le télégramme 055482 du 17.11.87 – AMAEB, IFA1987FR, boîte 53, dossier 6/217/1987, p. 18.
[129] V. par exemple les échanges épistolaires de 1985 sur les vacances en Roumanie des 16 activistes du PCF – AMAEB, IFA1985FR, boîte 50, dossier 534/220/1985 [„Relații pe linie de partide”], pp. 29, 36 et 41.
[130] Cf. aux télégramme no. 055008 du 11.06.87 et 055051 du 24.06.1987, transmis à Bucarest par l’ambassadeur roumain à Paris – AMAEB, IFA1987FR, boîte 54, dossier 6/220/1987 [„Relațiile PCR cu partidele din Franța”], pp. 1-4
[131] Une invitation pour quatre communistes guadeloupéens est adressée par le MAE de Bucarest à l’été 1989 – v. le télégramme no. 2/05237 du 27.VII.1989, envoyé par la Direction Relations II au poste de Paris – AMAEB, IFA1989FR, boîte 49, dossier 3/220/1989 [„Probleme bilaterale. Vol. 2”], p. 27.
[132] V. le télégramme 054517 envoyé par l’ambassadeur P. Gigea au directeur R. Neagu le 08.01.1988 – AMAEB, IF1988FR, boîte 60, dossier 1/220/1988 [„Probleme politice bilaterale. Vol. 1”], p. 3
[133] Cf. à la note d’audience no. 2/3512 du 12.IX.85 de la Direction culture et presse du MAE roumain sur l’entretien avec Jean-Pierre Marechal, directeur pour les relations internationales auprès „La revue parlementaire” – AMAEB, IFA1985FR, boîte 49, dossier 527/217/1985, pp. 118-119. La collaboration avec La revue parlementaire a continué jusqu’en 1989, car comme disait l’ambassadeur roumain à Paris, dans son télégramme 053517 du 07.10.1989, le rédacteur en chef de cette publication „présente toutes les garanties pour lui confier la réalisation d’une interview avec le président de la Roumanie” – AMAEB, IFA1989FR, boîte 48, dossier 2/200/1989 [„Probleme de presă”], p. 5.
[134] Télégramme 055519 du 24.11.1987, envoyé au ministre Ioan Totu par l’ambassadeur Petre Gigea – AMAEB, boîte 52, dossier 9/200/1987 [„Probleme de presă”], pp. 19-20. Ellenberg était un Roumain en exil.
[135] Le projet de budget est proposé dans le télégramme 054645 envoyé par l‘ambassadeur roumain en France au MAE le 08.02.1987 – v. AMAEB, IFA1988FR, boîte 59, dossier 2/217/1988, pp. 42-43. Il s’élevait à 144.000 FF pour l’année 1986.
[136] Télégramme no. 055570 du 11.12.1987 envoyé par l’ambassadeur Petre Gigea au ministre Ioan Totu – AMAEB, boîte 52, dossier 9/200/1987, pp. 26-28.
[137] Télégramme no. 055068 envoyé par Petre Gigea à Aurel Duma le 27.06.1987 – AMAEB, IFA1987FR, boîte 53, dossier 5/217/1987 [„Probleme culturale româno-franceze”], pp. 12-13.
[138] C’est ce qui indique le télégramme no. 054785 du 05.03.86 envoyé par l’ambassadeur Tache au secrétaire d’État Duma – AMAEB, IFA1986FR, dossier 372/217/1986 [„Probleme de presă”], pp. 8-11.
[139] Télégramme no. 2/0937 envoyé par Aurel Duma à l’ambassadeur Petre Gigea le 11.02.1987 – AMAEB, IFA1987FR, boîte 52, dossier 8/200/1987 [„Reflectarea R.S. România în presa din Franța”], pp. 21-22.
[140] V. les télégrammes 055030 du 18.06.1987, 055105 du 09.07.1987 et 055284 du 08.09.1987 – AMAEB, IFA1987FR, boîte 52, dossier 7/200/1987 [„Reflectarea României în mijloacele de informare în masă din Franța”], pp. 5, 7 et 28. V. aussi le télégramme 055076 du 1.07.1987, envoyé par Gigea à Bucarest – AMAEB, IFA1987FR, boîte 53, dossier 5/217/1987, p. 15.
[141] V. les télégrammes envoyés par P. Gigea à A. Duma, et au chef de la Securitate Iulian Vlad enregistrés sous le no. 052508 du 4 janvier 1989 et 052537 du 13.01.1989 – AMAEB, IFA1989FR, boîte 49, dossier 2/220/1989 [„Probleme bilaterale. Vol. 1”], pp. 1 et 6-7 –, mais aussi sous le no. 052996 du 13 mai 1989 et le no. 053061 du 1er juin 1989 – AMAEB, IFA1989FR, boîte 48, dossier 2/200/1989, pp. 70 et 78.
[142] Le télégramme no. 052634 du 13 février 1989 informe Bucarest que Jacques Chirac avait envoyé une lettre qui demandait des explications sur la disparition de Doina Cornea de son domicile – AMAEB, IFA1989FR, boîte 49, dossier 2/220/1989, p. 28. Une bonne trentaine d’autres télégrammes que l’ambassade envoie en 1989 au MAE ont comme sujet le sort de Doina Cornea.
[143] Parmi ces personnalités on retrouve Raymond Barre, François Léotard, Laurent Fabius et Yves Montand – cf. au télégramme no. 052914 envoyé au camarade Aurel Duma par l’ambassadeur Gigea le 21 avril 1989 – AMAEB, IFA1989FR, boîte 50, dossier 3/92/1989 [„Diverse”], p. 180.
[144] Extrait du télégramme no. 054545, envoyé le 15.01.1986 au secrétaire d’État Aurel Duma par l’ambassade de la Roumanie à Paris – AMAEB, IFA1986FR, dossier 365/200/1986 [„Probleme și relații de presă”], p. 2.
[145] Information extraite du télégramme no. 054988 du 22.04.1988 envoyé par l’ambassadeur Petre Gigea au ministre Ioan Totu – AMAEB, IFA1988FR, boîte 58, dossier 1/200/1988 [„Probleme de presă. Vol. I”], p. 67. Le même Bocev sera interpelé par la milice roumaine et empêché de prendre contact avec l’ambassade de France à Bucarest en septembre 1988, quand il arrive dans la Capitale roumaine, mais ne respecte pas le programme fixé par le MAE roumain, en essayant de rencontrer des opposants au régime – v. le télégramme no. 055498 envoyé par le chargé d’affaires Valeriu Tudor le 26.09.1988 à Aurel Duma, télégramme qui se trouve dans les archives AMAEB, IFA1988FR, boîte 58, dossier 2/200/1988 [„Probleme de presă. Vol. 2”], pp. 66-68.
[146] V. le télégramme no. 052516 envoyé par l’ambassadeur Gogea au MAE de Bucarest le 7 janvier 1989 – AMAEB, IFA1989FR, boîte 48, dossier 2/200/1989, p. 152.
[147] V. les télégrammes no. 055683 envoyé le 17.11.1986 et 055691 envoyé le 19.11.1986 au secrétaire d’État Aurel Duma par l’ambassade de la Roumanie à Paris – AMAEB, IFA1986FR, dossier 365/200/1986, pp. 40 et 45. La publication Jeune Afrique était elle-aussi très appréciée par l’ambassade roumaine à Paris.
[148] V. les télégramme no. 054560 du 23.01.1987 – AMAEB, IFA1987FR, boîte 52, dossier 8/200/1987, p. 8 et no. 054864 envoyé par l’ambassadeur Gigea au secrétaire d’État Duma le 28.03.1988 – AMAEB, IFA1988FR, boîte 58, dossier 1/200/1988, p. 43.
[149] Télégramme no. 053489 du 30.09.1989 envoyé par le chargé d’affaires Valeriu Tudor au secrétaire d’État Aurel Duma et télégramme no. 053403 du 08.09.1989 envoyé par Victor Grecea à la secrétaire d’État Olimpia Solomonescu – AMAEB, IFA1989FR, boîte 48, dossier 2/200/1989, pp. 8-9 et 12-15.
[150] Pour une référence positive des diplomates roumains sur un journaliste français qui avait bien écrit sur les footballeurs de Steaua, v. les télégramme no. 052775 du 21 mars 1989, no. 052801 en date du 24 mars 1989 et no. 052943 portant la mention 02.05.1989 – AMAEB, IFA1989FR, boîte 48, dossier 2/200/1989, pp. 86, 107 et 112.
[151] Deux exemples parmi beaucoup d’autres se trouvent dans les télégrammes no. 055146 du 03.06.1986 et 055390 du 11.08.1986 – AMAEB, IFA1986FR, dossier 372/217/1986, p. 21 et 35. Un autre exemple de 1988 dans le télégramme no. 054907 du 05.04.1988 envoyé par l’ambassadeur roumain Gigea au MAE de Bucarest – AMAEB, IFA1988FR, boîte 58, dossier 1/200/1988, p. 53. Le mot „anti-roumain” est utilisé dans le télégramme 053302 du 08.08.1989, pour caractériser un article publié par Libération sur le départ de 30.000 Roumains d’origine hongroise – AMAEB, IFA1989FR, boîte 48, dossier 2/200/1989, p. 22.
[152] On trouve cette expression dans la lettre adressée le 12 mars 1987 par Aurel Duma à l’ambassadeur Petre Gigea, qui avait remplacé Gheorghe Tache comme ambassadeur roumain à Paris – AMAEB, IFA1987FR, boîte 52, dossier 5/20/1987 [„Raportul de activitate 1986 și plan de muncă 1987 Ambasada RS România Paris”], p. 1v.